Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours regardé la cérémonie des César, comme j’ai toujours regardé les cérémonies d’ouverture et de clôture du Festival de Cannes, bien avant d’avoir le plaisir de les vivre en direct. Parce que c’était pour moi la fête du 7ème art et plus spécifiquement du cinéma à l’origine de ma passion pour celui-ci : le cinéma français. Et même s’il est de bon ton ou de bon cynisme (oxymore) de railler la cérémonie, depuis 8 ans, tantôt en salle presse, tantôt dans la salle du Châtelet, j’y vais avec la même impatience de vivre l’événement et d’en découvrir le palmarès en direct.
Hier soir, au Théâtre du Châtelet, mon impatience fut pour le moins récompensée parce que, « Timbuktu », le film dont je vous parlais ici comme du film de l’année 2014, le film à qui je dois une de mes plus grandes émotions cinématographiques (j’en suis ressortie littéralement bouleversée, et éblouie), a été largement couronné, en remportant 7 des 8 César auxquels il prétendait, aussi parce que l’acteur que j’ai eu le plaisir de découvrir à ses débuts (je me souviens encore, en 2011, avoir parlé à tous de ce jeune acteur découvert au Festival de Cabourg de cette année-là et qui crevait littéralement l’écran dans « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf qui y figurait en compétition et dont le nom ne suscitait à l’époque qu’un haussement d’épaules d’indifférence ou d’ignorance –retrouvez en cliquant ici mon interview de l’époque-), mais encore parce que s’y entrelaçaient le cinéma d’hier (Truffaut, Resnais) que j’aime tant et celui d’aujourd’hui qui m’enthousiasme, parce que la cérémonie était menée par Edouard Baer qui, tout au long de celle-ci, a fait preuve d’humour décalé (irrésistible tournage de « Panique aux César » auquel se sont pliés plusieurs comédiens), dénué de cynisme justement, et parce que cette soirée a été jalonnée de quelques moments de grâce qui nous en ont fait occulter la longueur (presque 4 heures)…
La cérémonie est toujours précédée d’un cocktail de deux heures aux différents étages du Théâtre du Châtelet. Journalistes, remettants, lauréats potentiels, s’y croisent et y déambulent d’un étage à l’autre dans une joyeuse cacophonie. Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent et que se rapproche le début de la cérémonie, les bruits et les rumeurs se font plus assourdissants. En contrebas, la place du Châtelet semble terriblement ou plutôt formidablement lointaine comme le devient la réalité dont cette assemblée qui ressemble à un improbable générique nous éloigne soudainement. Et puis retentit la sonnerie qui annonce la fin de la récréation, 45 bonnes minutes avant que ne débute la cérémonie. Chacun regagne nonchalamment sa place. Les photographes mitraillent les premiers nommés et remettants qui s’installent en orchestre. Les rires se font plus stridents, nerveux, faux parfois. Le brouhaha se transforme en un fébrile bourdonnement. Et le spectacle, commence, enfin.
Dany Boon, président de cette cérémonie anniversaire (40 ans, déjà), est au piano tandis qu’Edouard Baer le présente avec le ton décalé dont il ne se départira pas pendant toute la cérémonie. Piquant mais jamais cruel, faussement désinvolte, le rôle lui sied et sans doute en est-il peu de plus difficile tant le public qui lui fait face est indubitablement l’un des plus cruels et exigeants comme si la plume incisive, précise, ensorceleuse de Balzac avait dessiné les caractères des personnages qui se croisent et se scrutent dans ce théâtre, du Châtelet qui est un peu aussi celui des vanités. Après quelques jeux de mots de Dany Boon (« trois fois rien ») que n’aurait pas reniés Raymond Devos et un clin d’œil à la polémique Maraval dont le premier avait fait les frais, la cérémonie a réellement pu débuter, sous le sceau de l’espièglerie et de la bonne humeur.
Cela a commencé en musique et elle nous aura valu quelques moments de magie : l’hommage tout en pudeur des acteurs d’Alain Resnais (Pierre Arditi, Sandrine Kiberlain, Lambert Wilson) à ce grand cinéaste, l’étourdissante musique de « Timbuktu » qui m’a touchée en plein cœur, et l’hommage musical et magnifique à Truffaut pour les 30 ans de sa mort par M et Ibrahim Maalouf (auteur, notamment, de la magnifique musique du film « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert) qui ont interprété « L’amour en fuite » de Souchon parvenant ainsi à faire danser les spectateurs du Châtelet sans oublier la réjouissante présence du discret et immensément talentueux Etienne Daho (mon article, ici).
« Timbuktu » a donc récolté 7 récompenses au total. Je n’en espérais pas tant. Même si elles sont méritées, indéniablement. A ceux qui diront que ces récompenses sont davantage liées à la sombre actualité que le film met en lumière qu’à ses qualités intrinsèques, je rétorquerai que le film sur les caricaturistes (« Caricaturistes, fantassins de la démocratie ») est reparti bredouille et que si les sujets des films avaient guidé les votes, sans aucun doute aurait-il été primé. Oublié du palmarès cannois, Sissako a tenu (de même que Xavier Dolan, lui, primé à Cannes et récompensé hier du César du meilleur film étranger pour « Mommy ») à souligner le rôle essentiel qu’avait joué le Festival de Cannes (Thierry Frémaux et Pierre Lescure, nouveau président du Festival de Cannes étaient présents hier soir) dans la belle carrière du film.
Meilleur film. Meilleur réalisateur. Meilleur montage. Meilleur scénario original. Meilleur son. Meilleure photo. Meilleure musique originale. Aucun de ces César n’est usurpé. «Timbuktu » est un film d’une maîtrise époustouflante, d’une beauté flamboyante, étourdissante, un film d’actualité empreint d’une poésie et d’une sérénité éblouissantes, de pudeur et de dérision salutaires, signifiantes : un acte de résistance et un magnifique hommage à ceux qui subissent l’horreur en silence. Sissako souligne avec intelligence et retenue la folie du fanatisme et de l’obscurantisme religieux contre lesquels son film est un formidable plaidoyer dénué de manichéisme, parsemé de lueurs d’humanité et finalement d’espoir, la beauté et l’amour sortant victorieux dans ce dernier plan bouleversant, cri de douleur, de liberté et donc d’espoir déchirant à l’image de son autre titre, sublime : « Le chagrin des oiseaux ». Le film de l’année 2014. Bouleversant. Eblouissant. Brillant. Nécessaire. 7 récompenses à la hauteur de la grandeur de ce film. « Il n’y a pas de choc de civilisations. Il y a une rencontre de civilisations » a conclu Sissako en recevant l’une de ses multiples récompenses.
Le César de la meilleure adaptation pour « Diplomatie » de Volker Schlöndorff est également une des belles surprises de cette 40ème cérémonie. Dussolier et Arestrup (nommé comme meilleur acteur), deux acteurs au sommet de leur art y incarnent les protagonistes de ce duel captivant qui se déroule la nuit du 24 au 25 août 1944. Alors que Leclerc approche de Paris avec la 2ème DB, le Général Von Choltitz (Niels Arestrup), Gouverneur du Grand Paris, se prépare, sur ordre d’Hitler, à faire exploser Paris. Le consul suédois Nordling (André Dussolier) va alors devoir utiliser ses propres armes, celles de la diplomatie, pour convaincre le général de ne pas exécuter l’ordre de destruction donné par Hitler, jaloux de cette capitale occupée mais resplendissante tandis que Berlin n’est plus qu’une ville en ruines. L’un essaie de persuader l’autre que la désobéissance est légitime quand l’ordre est aberrant. L’autre campe sur ses positions de Général n’ayant, selon lui, d’autre rôle et d’autre choix que d’obéir. Le Général Von Choltitz, militaire intransigeant, laisse peu à peu entrevoir quelques failles et Nordling, derrière une apparente désinvolture, laisse peu à peu se développer un plan savamment étudié pour rallier l’ennemi à sa cause et éviter la catastrophe. Il faut voir Dussolier (inexplicablement absent de la liste des nommés au César du meilleur acteur) employer toutes les gammes de sa voix et son regard empreints d’une douce force et de gravité sereine et manier les subtilités du langage avec une habileté remarquable. Une nomination pour la photographie aurait également été méritée tant elle alterne entre ombre et lumière (visage de Dussolier dans l’ombre quand tout semble perdu puis dans le soleil levant quand l’avenir s’éclaire, face à la beauté vertigineuse de Paris) ainsi que la mise en scène, intense et sobre, par de judicieux champs / contre-champs, ne perd pas un instant de ce face-à-face palpitant.
La jeunesse et les nouveaux talents ont également été à l’honneur lors de cette 40ème cérémonie des César, au premier rang desquels Pierre Niney, plus jeune lauréat du César du meilleur acteur, récompensé pour « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert, visiblement très ému. Un César qui, là aussi, me réjouit tout particulièrement. Le film de Jalil Lespert, dans lequel Pierre Niney incarne un Yves Saint Laurent troublant de ressemblance, fait subtilement danser et s’entrelacer élégance et irrévérence, douceur et noirceur, gaieté de l’art et mélancolie de l’artiste. Un film universel sur un homme singulier. Un film qui a du style, comme celui dont il retrace l’existence. Un mélange d’extravagance et de vulnérabilité caractéristiques de Saint Laurent. Pour l’incarner, Pierre Niney a l’intelligence de ne jamais tomber dans l’imitation mais il EST littéralement Yves Saint Laurent, dans sa touchante complexité, ses démons, sa vulnérabilité, sa gaucherie, son talent, sa gentillesse (presque une qualité audacieuse quand le cynisme est tristement à la mode). Pour ceux qui douteraient encore de son talent, allez le voir au théâtre. Son incarnation d’Hippolyte dans « Phèdre » procurait au rôle une sidérante élégance, maturité, une force altière teintée d’une légère vulnérabilité. Il y jonglait avec une indicible habileté avec les alexandrins, sans jamais trébucher, avec une assurance et une force implacables. Sa performance dans « Un chapeau de paille d’Italie », également à la Comédie Française, était tout aussi époustouflante : il y chantait, dansait, sautait, s’énervait, charmait, s’échappait, revenait, faisait des sauts insensés…le tout avec une ingénuité remarquable, une vivacité et une précision de jeu et des gestes renforçant la modernité et le caractère intemporel de la pièce, sublimant réellement ce rôle lui apportant aussi candeur et énergie doucement folles.
En recevant son César, Pierre Niney a fait part de son admiration pour les acteurs nommés face à lui, notamment Niels Arestrup, Guillaume Canet, François Damiens, Romain Duris , Vincent Lacoste et bien sûr Gaspard Ulliel qui incarnait lui aussi Saint Laurent dans le film de Bonello. Un discours plein d’humilité, de reconnaissance, et de cette bienveillance dont il a fait l’éloge. « Je vais avoir un mot évidemment pour Gaspard, avec qui on a eu une année un peu spéciale tous les deux. Je voudrais te dire que je crois que le respect, ton respect, et notre amour commun de ce métier, je le sais, et de notre modèle, Yves Saint Laurent, cet artiste, ce génie, a été la meilleure réponse, je crois à tous ceux qui ont voulu commenter, simplifier, opposer, mettre en compétition à tout prix. Je crois que c’était la meilleure réponse, c’est de se concentrer sur notre art. Ensuite j’aurais juste un remerciement à adresser à tous les votants qui ont ouvert une porte aux jeunes réalisateurs, aux jeunes acteurs. Merci du fond du cœur. Ne croyez pas que c’est anodin. Ça nous touche, ça me touche. En tout cas, je vais parler pour moi, ça me touche. Je le lis comme une bienveillance profonde. Et cette bienveillance elle est tellement importante pour jouer, le regard bienveillant des gens. Alors merci pour cette bienveillance. Je crois qu’aujourd’hui, j’ai grandi avec cette bienveillance, elle m’a permis de rêver, d’avoir des rêves depuis que je suis petit et ce soir je suis devant vous. Cette bienveillance elle est nécessaire parce qu’on a besoin aujourd’hui, au-delà des artistes, au-delà des acteurs, d’une jeunesse qui rêve et qu’on leur en donne les moyens. Merci encore une fois. Merci de ce César, merci de ce souvenir et merci aux bienveillants. »
Adèle Haenel a quant à elle été récompensée du César de la meilleure actrice face à une pléiade d’actrices plus confirmées et non moins exceptionnelles dans leurs rôles respectifs (avec une mention spéciale pour Juliette Binoche dans « Sils Maria » et Marion Cotillard dans « Deux jours, une nuit » des frères Dardenne). Il faut avouer que dans le film d’André Téchiné mais aussi le film mélancoliquement et étrangement drôle de Thomas Cailley, « Les Combattants », pour lequel elle était nommée, elle impose une force et une présence impressionnantes et singulières.
Autre belle surprise : la récompense attribuée à « Sils maria » d’Olivier Assayas par le truchement de Kristen Stewart, récompensée du César du meilleur second rôle et ainsi première américaine à remporter ce prix. C’est le seul César qu’a reçu le film d’Assayas pourtant nommé 6 fois et déjà oublié du palmarès cannois. Chaque scène de ce film est empreinte de gravité, de profondeur, de multiples sens, et le jeu même de Juliette Binoche (qui aurait mérité, aussi, le César de la meilleure actrice) se prête à de multiples interprétations, la frontière entre la pièce –qu’elle joue dans le film- et la réalité étant constamment et de plus en plus floue. Le film en devient aussi palpitant que ludique et, un peu à l’image de sa prestation magistrale dans « Copie conforme », Juliette Binoche joue de telle façon qu’elle brouille nos repères. Les scènes dans la montagne où tout semble alors pouvoir survenir sont d’une tension rare. Un grand film très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe. Un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré. Et réellement fascinant. Ou quand la vie devient un art… Et une révélation: Kristen Stewart, d’une justesse remarquable, qui, là aussi méritait ce César remis par un Joey Starr dont le plaisir à être là n’était pas flagrant.
Quelques déceptions malgré tout dans ce palmarès. La jeune Louane Emera a emporté le César du meilleur espoir féminin pour « La famille Bélier » (qui vient de dépasser les 6 millions d’entrées) notamment face aux incroyables comédiennes du film « Respire » de Mélanie Laurent, ainsi absent du palmarès. Dans « Respire », Lou de Laâge excelle pourtant une nouvelle fois dans ce rôle de manipulatrice qui, sous des abords au départ particulièrement affables, va se révéler venimeuse, double, perverse. Face à elle, Joséphine Japy (également nommée) est époustouflante, interprétant avec beaucoup de nuances, notamment grâce à d’éloquents silences, sa souffrance indicible. Un film qui aurait mérité d’autres nominations : à la fois intemporel (Mélanie Laurent ne situe d’ailleurs pas vraiment l’intrigue dans une époque précise) et dans l’air du temps (mais qui ne cherche pas à l’être) qui peut-être en aidera certain(e)s à fuir et ne pas se laisser enfermer par ces « ami(e)s » toxiques qui, avancent masqué(e)s, séduisent avec une habileté et une ingénuité fourbes, pour mieux exclure la proie choisie, se l’accaparer, puis la détruire. Un film dont la brillante construction met en lumière la noirceur et la détermination destructrices de ces êtres, nous plongeant avec son personnage principal dans cet abyme mental en apparence inextricable. Un film d’une remarquable maîtrise et justesse, au parfum pernicieusement envoûtant, prenant, parfaitement maîtrisé du premier au dernier plan qui est d’une logique aussi violente qu’implacable. Le dénouement apparaît en effet finalement comme la seule respiration et la seule issue possibles. Un film qui m’a laissée à bout de souffle, longtemps après le générique de fin et qui doit beaucoup à ses remarquables comédiennes. Dommage…
Pour le César du meilleur film étranger, le choix était tout aussi cornélien entre notamment « 12 years a slave » de Steve McQueen (Jamais larmoyant, refusant le sentimentalisme, avec de longs plans brillamment effroyables qui tentent de nous faire éprouver l’indicible horreur, McQueen a réalisé une nouvelle variation sur le corps et ses meurtrissures, sur la honte aussi, celle d’appartenir à une humanité qui a pu permettre qu’un homme soit réduit à être « 12 years a slave », et souvent même une vie entière. Ou toute la puissance du cinéma au service de l’Histoire, de la mémoire et de l’avenir. ) , « Mommy » de Xavier Dolan (prix du jury du dernier Festival de Cannes), « Winter sleep » de Nuri Bilge Ceylan (palme d’or du Festival de Cannes 2014, film qui résonne comme un long poème mélancolique d’une beauté triste et déchirante porté par une musique parcimonieuse, sublimé par la sonate n°20 de Schubert et des comédiens exceptionnels. Un long poème mélancolique à l’image de ces personnages : lucides, désenchantés, un poème qui nous accompagne longtemps après la projection et qui nous touche au plus profond de notre être et nous conduit, sans jamais être présomptueux, à nous interroger sur la morale, la (bonne) conscience, et les faux-semblants, les petitesses en sommeil recouvertes par l’immaculée blancheur de l’hiver. Un peu les nôtres aussi. Et c’est ce qui est le plus magnifique, et terrible), ou encore « Deux jours une nuit » des frères Dardenne. C’est finalement le petit génie (ce que certains semblent ne pas lui pardonner, mais pourquoi devrait-il constamment s’excuser d’avoir du talent?), Xavier Dolan, qui l’a emporté, face à ces autres grands metteurs en scène, avec « Mommy », fable sombre inondée de lumière, de musique, de courage, quadrilatère fascinant qui met au centre son antihéros attachant et sa mère dans un film d’une inventivité, maturité, vitalité, singularité, émotion rares et foudroyantes de beauté et sensibilité.
Le film de Bonello sur Saint Laurent qui était en tête des nominations a finalement récolté une seule statuette, celle des meilleurs costumes tandis que le César des meilleurs décors a été attribué à « La Belle et la bête » (le seul César qui échappe à « Timbuktu » parmi ses 8 nominations). Avec ses 7 César, « Timbuktu » reste néanmoins l’incontestable grand gagnant de cette 40ème cérémonie devant « Les Combattants » qui a reçu trois César : meilleure premier film, meilleur actrice pour Adèle Haenel et meilleur espoir pour Kévin Azaïs qui forment un couple détonant auquel la réussite du film doit beaucoup.
Le César d’honneur a été remis à Sean Penn par Marion Cotillard, visiblement émue, avant de partir pour les Oscars où elle pourrait réussir l’exploit de remporter un deuxième Oscar de la meilleure actrice (pour « Deux jours, une nuit » des frères Dardenne) et où « Timbuktu » pourrait à nouveau être à l’honneur en recevant l’Oscar du meilleur film étranger.
Il était plus d’une heure du matin lorsque j’ai quitté le Théâtre du Châtelet, insensibilisée au froid et à la pluie car grisée par ce réjouissant palmarès qui a couronné mes coups de cœur de l’année cinématographique passée (« Sils Maria », « Mommy », « Diplomatie », « Yves Saint Laurent », et évidemment « Timbuktu »), mais aussi grisée par des musiques, celles de M et de Timbuktu mais aussi celle des mots, si mélodieuse, comme celui si peu glorifié a fortiori en ces lieux et qu’il était si réconfortant d’entendre ainsi valorisé : la bienveillance.
PALMARES
Meilleure Actrice
[Gagnant] Adèle Haenel
Les Combattants
Juliette Binoche
Sils Maria
Marion Cotillard
Deux jours, une nuit
Catherine Deneuve
Dans la cour
Emilie Dequenne
Pas son genre
Sandrine Kiberlain
Elle l’adore
Karin Viard
La Famille Bélier
Meilleur Acteur
[Gagnant] Pierre Niney
Yves Saint Laurent
Niels Arestrup
Diplomatie
Guillaume Canet
La prochaine fois je viserai le coeur
François Damiens
La Famille Bélier
Romain Duris
Une nouvelle amie
Vincent Lacoste
Hippocrate
Gaspard Ulliel
Saint Laurent
Meilleure Actrice dans un Second Rôle
[Gagnant] Kristen Stewart
Sils Maria
Marianne Denicourt
Hippocrate
Claude Gensac
Lulu femme nue
Izïa Higelin
Samba
Charlotte Le Bon
Yves Saint Laurent
Meilleur Acteur dans un Second Rôle
[Gagnant] Reda Kateb
Hippocrate
Eric Elmosnino
La Famille Bélier
Guillaume Gallienne
Yves Saint Laurent
Louis Garrel
Saint Laurent
Jérémie Renier
Saint Laurent
Meilleur Espoir Féminin
[Gagnant] Louane Emera
La Famille Bélier
Lou de Laâge
Respire
Joséphine Japy
Respire
Ariane Labed
Fidelio, l’odyssée d’Alice
Karidja Touré
Bande de filles
Meilleur Espoir Masculin
[Gagnant] Kévin Azaïs
Les Combattants
Ahmed Dramé
Les Héritiers
Kirill Emelyanov
Eastern Boys
Pierre Rochefort
Un beau dimanche
Marc Zinga
Qu’Allah bénisse la France
Meilleur Scénario Original
[Gagnant] Abderrahmane Sissako
Kessen Tall
Timbuktu
Thomas Cailley
Claude Le Pape
Les Combattants
Victoria Bedos
Stanislas Carré de Malberg
Eric Lartigau
Thomas Bidegain
La Famille Bélier
Thomas Lilti
Baya Kasmi
Julien Lilti
Pierre Chosson
Hippocrate
Olivier Assayas
Sils Maria
Meilleure Adaptation
[Gagnant] Cyril Gely
Volker Schlöndorff
Diplomatie
Mathieu Amalric
Stéphanie Cléau
La chambre bleue
Sólveig Anspach
Jean-Luc Gaget
Lulu femme nue
Lucas Belvaux
Pas son genre
Cédric Anger
La prochaine fois je viserai le coeur
Meilleure Musique Originale
[Gagnant] Amine Bouhafa
Timbuktu
Jean-Baptiste de Laubier
Bande de filles
Béatrice Thiriet
Bird People
Lionel Flairs
Benoît Rault
Philippe Deshaies
Les Combattants
Ibrahim Maalouf
Yves Saint Laurent
Meilleur Son
[Gagnant] Philippe Welsh
Roman Dymny
Thierry Delor
Timbuktu
Pierre André
Daniel Sobrino
Bande de filles
Jean-Jacques Ferran
Nicolas Moreau
Jean-Pierre Laforce
Bird People
Jean-Luc Audy
Guillaume Bouchateau
Niels Barletta
Les Combattants
Nicolas Cantin
Nicolas Moreau
Jean-Pierre Laforce
Saint Laurent
Meilleure Photo
[Gagnant] Sofian El Fani
Timbuktu
Christophe Beaucarne
La Belle et la Bête
Josée Deshaies
Saint Laurent
Yorick Le Saux
Sils Maria
Thomas Hardmeier
Yves Saint Laurent
Meilleur Montage
[Gagnant] Nadia Ben Rachid
Timbuktu
Lilian Corbeille
Les Combattants
Christel Dewynter
Hippocrate
Frédéric Baillehaiche
Party Girl
Fabrice Rouaud
Saint Laurent
Meilleurs Costumes
[Gagnant] Anaïs Romand
Saint Laurent
Pierre-Yves Gayraud
La Belle et la Bête
Carine Sarfati
La French
Pascaline Chavanne
Une nouvelle amie
Madeline Fontaine
Yves Saint Laurent
Meilleurs Décors
[Gagnant] Thierry Flamand
La Belle et la Bête
Jean-Philippe Moreaux
La French
Katia Wyszkop
Saint Laurent
Sebastian Birchler
Timbuktu
Aline Bonetto
Yves Saint Laurent
Meilleur Réalisateur
[Gagnant] Abderrahmane Sissako
Timbuktu
Céline Sciamma
Bande de filles
Thomas Cailley
Les Combattants
Robin Campillo
Eastern Boys
Thomas Lilti
Hippocrate
Bertrand Bonello
Saint Laurent
Olivier Assayas
Sils Maria
Meilleur Film de Court Métrage
[Gagnant] La femme de Rio
réalisé par Emma Luchini, Nicolas Rey
produit par Maxime Delauney, Romain Rousseau
Aïssa
réalisé par Clément Tréhin-Lalanne
produit par Pauline Seigland, Karine Blanc, Michel Tavares
Inupiluk
réalisé par Sébastien Betbeder
produit par Frédéric Dubreuil
Les jours d’avant
réalisé par Karim Moussaoui
produit par Virginie Legeay, Rebecca Mourot-Lévy
Où je mets ma pudeur
réalisé par Sébastien Bailly
produit par Sébastien de Fonseca, Ludovic Henry
La virée à Paname
réalisé par Carine May, Hakim Zouhani
produit par Rachid Khaldi, Hakim Zouhani
Meilleur Film d’Animation
[Gagnant] Minuscule – la vallée des fourmis perdues (LONG MÉTRAGE)
réalisé par Thomas Szabo, Hélène Giraud
produit par Philippe Delarue
[Gagnant] Les Petits Cailloux (COURT MÉTRAGE)
réalisé par Chloé Mazlo
produit par Jean-Christophe Soulageon
Le chant de la mer (LONG MÉTRAGE)
réalisé par Tomm Moore
coproducteurs France Clément Calvet, Jérémie Fajner
Jack et la Mécanique du Coeur (LONG MÉTRAGE)
réalisé par Mathias Malzieu, Stéphane Berla
produit par Virginie Besson-Silla
Bang Bang ! (COURT MÉTRAGE)
réalisé par Julien Bisaro
produit par Jérôme Barthélemy, Daniel Sauvage
La Bûche de Noël (COURT MÉTRAGE)
réalisé par Vincent Patar, Stéphane Aubier
produit par Nicolas Schmerkin
La petite casserole d’Anatole (COURT MÉTRAGE)
réalisé par Eric Montchaud
produit par Jean-Pierre Lemouland
Meilleur Film Documentaire
[Gagnant] Le sel de la terre
réalisé par Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado
produit par David Rosier
Caricaturistes – Fantassins de la démocratie
réalisé par Stéphanie Valloatto
produit par Radu Mihaileanu, Cyrille Blanc
Les chèvres de ma mère
réalisé par Sophie Audier
produit par Anne-Cécile Berthomeau, Édouard Mauriat
La Cour de Babel
réalisé par Julie Bertuccelli
produit par Yaël Fogiel, Laetitia Gonzalez, Eric Lagesse
National Gallery
réalisé par Frederick Wiseman
produit par Pierre Olivier Bardet
Meilleur Premier Film
[Gagnant] Les Combattants
réalisé par Thomas Cailley
produit par Pierre Guyard
Elle l’adore
réalisé par Jeanne Herry
produit par Alain Attal, Hugo Sélignac
Fidelio, l’odyssée d’Alice
réalisé par Lucie Borleteau
produit par Marine Arrighi de Casanova, Pascal Caucheteux
Party Girl
réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis
produit par Marie Masmonteil, Denis Carot
Qu’Allah bénisse la France
réalisé par Abd Al Malik
produit par François Kraus, Denis Pineau-Valencienne
Meilleur Film Étranger
[Gagnant] Mommy
réalisé par Xavier Dolan
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
12 Years a Slave
réalisé par Steve McQueen
distribution France MARS DISTRIBUTION
Boyhood
réalisé par Richard Linklater
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
Deux jours, une nuit
réalisé par Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
coproduction France ARCHIPEL 35 (Denis Freyd)
Ida
réalisé par Pawel Pawlikowski
distribution France MEMENTO FILMS DISTRIBUTION
The Grand Budapest Hotel
réalisé par Wes Anderson
distribution France TWENTIETH CENTURY FOX
Winter Sleep
réalisé par Nuri Bilge Ceylan
coproduction France MEMENTO FILMS PRODUCTION (Alexandre Mallet-Guy)
Meilleur Film
[Gagnant] Timbuktu
produit par Sylvie Pialat, Etienne Comar
réalisé par Abderrahmane Sissako
Les Combattants
produit par Pierre Guyard
réalisé par Thomas Cailley
Eastern Boys
produit par Hugues Charbonneau, Marie-Ange Luciani
réalisé par Robin Campillo
La Famille Bélier
produit par Eric Jehelmann, Philippe Rousselet, Stéphanie Bermann
réalisé par Eric Lartigau
Hippocrate
produit par Agnès Vallée, Emmanuel Barraux
réalisé par Thomas Lilti
Saint Laurent
produit par Eric Altmayer, Nicolas Altmayer, Christophe Lambert
réalisé par Bertrand Bonello
Sils Maria
produit par Charles Gillibert
réalisé par Olivier Assayas
César d’Honneur
Sean Penn
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