ACTUALITES — 22 février 2015

Après avoir eu le plaisir de vivre les César en direct du Théâtre du Châtelet pour la 8ème année consécutive (mon compte rendu et le palmarès complet, ici), je vous donne aujourd’hui toutes les informations pour regarder les Oscars en direct, 48h après la cérémonie des César. Les Oscars célébreront leur 87ème édition tandis que les César viennent de fêter leur 40ème édition. C’est l’acteur Neil Patrick Harris qui présentera cette année la cérémonie.

Vous pourrez ainsi regarder les Oscars 2015 en streaming gratuit sur internet et bien sûr légalement, dans la nuit de dimanche à lundi, sur Canal +, seulement si vous êtes abonnés car la chaîne cryptée détient l’exclusivité sur cet événement. Si vous êtes abonnés, vous pourrez donc regarder la cérémonie en direct à la télévision ou sur ordinateur, mobile ou tablette, grâce au service myCanal auquel vous accéderez avec vos codes d’identification d’abonnés.

La cérémonie ne débutera qu’à 2H25 mais la prise d’antenne commencera à 0h05 avec le tapis rouge commenté par Laurent Weil et Didier Allouch. La cérémonie s’achèvera normalement à 6H10.

Pour de nombreuses vidéos et informations officielles, rendez-vous également sur le site des Oscars : http://oscar.go.com/.

birdman

C’est le film « Birdman » du Mexicain Alejandro González Iñárritu (réalisateur de « Babel », « Biutiful ») qui est le grand favori de ces Oscars, à égalité avec « Grand Budapest Hotel » de Wes Anderson avec 9 nominations chacun. « Imitation Game » le biopic (romancé) sur le mathématicien Alan Turing ( Benedict Cumberbatch, également nommé face à Steve Carell dans « Foxcatcher », Bradley Cooper dans « American Sniper », Michael Keaton dans « Birdman », Eddy Redmayne dans « La merveilleuse histoire du temps ») récolte 8 nominations. Arrivent ensuite « American Snipere de Clint Eastwood, et « Boyhood » avec 6 nominations chacun.

cotillard2

Marion Cotillard, 7 ans après son Oscar de la meilleure actrice pour « La Môme »,  la surprise de ces nominations (une nomination non moins méritée) à qui le César de la meilleure actrice attribué à Adèle Haenel vient d’échapper, est en lice pour l’Oscar de la meilleure actrice pour la magnifique « fable sociale » des frères Dardenne, « Deux jours, une nuit » qui figurait en compétition du dernier Festival de Cannes. Elle se retrouve ainsi face à Felicity Jones dans « La merveilleuse histoire du temps », Julianne Moore dans « Still Alice », Rosamund Pike dans « Gone Girl », Reese Witherspoon dans « Wild ».

Alexandre Desplat est à nouveau nommé, et même doublement pour « Imitation game » et « The Grand Budapest Hotel », catégorie meilleure bande originale.

timbuktu

« Timbuktu » qui vient de récolter 7 récompenses (dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage) sur ses 8 nominations aux César pourrait bien repartir également avec l’Oscar du meilleur film étranger. «Timbuktu » est un film d’une maîtrise époustouflante, d’une beauté flamboyante, étourdissante, un film d’actualité empreint d’une poésie et d’une sérénité éblouissantes, de pudeur et de dérision salutaires, signifiantes : un acte de résistance et un magnifique hommage à ceux qui subissent l’horreur en silence. Sissako souligne avec intelligence et retenue la folie du fanatisme et de l’obscurantisme religieux contre lesquels son film est un formidable plaidoyer dénué de manichéisme, parsemé de lueurs d’humanité et finalement d’espoir, la beauté et l’amour sortant victorieux dans ce dernier plan bouleversant, cri de douleur, de liberté et donc d’espoir déchirant à l’image de son autre titre, sublime : « Le chagrin des oiseaux ». Le film de l’année 2014. Bouleversant. Eblouissant. Brillant. Nécessaire. 7 récompenses à la hauteur de la grandeur de ce film. « Il n’y a pas de choc de civilisations. Il y a une rencontre de civilisations » a conclu Sissako en recevant l’une de ses multiples récompenses aux César.

Parmi les nommés figurent également :

whip

-« Whiplash » de Damien Chazelle : grand lauréat du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2014, « Whiplash » est en lice notamment pour l’Oscar du meilleur film mais aussi J.K Simmons comme meilleur acteur dans un second rôle, l’acteur donne corps et froideur d’âme à son personnage de professeur tyrannique et irascible qui sait se montrer mielleux pour atteindre son objectif. L’autre atout du film est sa réalisation (bien que parfois très manichéenne et appuyée) qui s’empare du rythme fougueux, fiévreux, animal de la musique, grisante et grisée par la folie du rythme et de l’ambition, dévastatrice, et joue avec manichéisme sur les couleurs sombres, jusque dans les vêtements: Fletcher (le professeur) habillé en noir comme s’il s’agissait d’un costume de scène à l’exception du moment où il donne l’impression de se mettre à nu et de baisser la garde, Andrew (l’élève) habillé de blanc quand il incarne encore l’innocence puis de noir à son tour et omniprésence du rouge (du sang, de la viande, du tshirt d’un des « adversaires » d’Andrew) et des gros plans lorsque l’étau se resserre, lorsque le duel devient un combat impitoyable, suffocant. Le face à face final est un véritable combat de boxe (et filmé comme tel) où l’immoralité sortira gagnante : la dictature et l’autorité permettent à l’homme de se surpasser… La scène n’en est pas moins magnifiquement filmée transcendée par le jeu enfiévré et exalté des deux combattants.

inter

-« Interstellar » de Christopher Nolan : absent des catégories meilleur film et réalisateur, on le retrouve néanmoins en lice dans plusieurs catégories. Au-delà de l’aventure exceptionnelle à laquelle il nous convie, au-delà du voyage initiatique et interstellaire, au-delà du message humaniste et écologique, (oui, ce film est tout cela et bien plus encore), « Interstellar » est aussi une célébration de l’amour et en particulier de l’amour filial qui « transcende la dimension temporelle et spatiale » (message que certains trouveront sans doute mièvre mais qui contribue à la force et à l’émotion qui culmine à la fin du film), sur l’instinct de survie, le temps, la mémoire et la nature, bien si précieux. « Interstellar » fait partie de ces films, exceptionnels, SENSATIONnels (au propre comme au figuré), qui plus que des films, sont des instants, des expériences à voir et revoir, vivre et revivre, qui s’intègrent à votre vie. J’en suis ressortie épuisée, mélancolique, ravagée, éblouie et souriante comme après un voyage lointain, magnifique et éreintant, en me disant que, au-delà de la mort, de l’espace et du temps, un père récemment disparu et si cher à sa fille, auteur de ces lignes, continuait à l’accompagner, par-delà le néant. Merci au cinéma et à ce film de m’avoir fait croire, l’espace d’un inestimable instant, à l’impossible et de m’avoir ainsi embarquée pour ce voyage inoubliable aux confins de la galaxie, de la mort et de l’imaginaire…

Mr Turner scene from film

– « Mr Turner » de Mike Leigh : Ce film sur le célèbre peintre nous laisse avec le souvenir de peintures et de plans qui se confondent, en tout cas d’une beauté à couper le souffle, et le souvenir de ce premier plan étincelant avec ce soleil prometteur, ce moulin, ces deux paysannes qui marchent en parlant flamand tandis que seul et/ou isolé (Turner fait lui-même la distinction entre la solitude et l’isolement, sans doute ressent-il la première sans être victime du second), en marge de la toile/de l’écran le peintre s’adonne à son art, comme un miroir de celui qui le portraiture pour le cinéma (des « Ménines » de Velasquez version 21ème siècle, finalement). Un film et un personnages à la fois âpres, rudes et sublimes d’une belle exigence dans les nuances des âmes autant que dans celles des teintes et des peintures. Un prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2014 pour Timothy Spall amplement mérité.

sauvages

-« Les nouveaux sauvages » de Damián Szifron nommé dans la catégorie meilleur film étranger face à « Timbuktu » : Damián Szifron, dans ses six saynètes aux cadres et personnages hétéroclites mais aux thématiques récurrentes, explore le thème de la vengeance poussé à l’extrême jusqu’à la folie, jusqu’au meurtre. Incapables de communiquer normalement, ses personnages ont une réaction animale, violente, absurde face à ce monde lui-même grotesque. En résulte un humour noir détonant, scabreux, subversif, férocement drôle et qui n’échappe pas toujours à la vulgarité. A l’image de la réalisation, classique et lisse en apparence, les personnages en apparence « normaux » se révèlent particulièrement déjantés, sombres et brutaux. Si les références au cinéma d’hier ne manquent pas, notamment au cinéma italien: Dino Risi, Fellini ou encore Spielberg dans une version très personnelle de « Duel », c’est pourtant bien de notre société exigeante, sourde, brusque, versatile (les réseaux sociaux ne sont pas épargnés faisant d’un terroriste une star) dont nous parle ici Sifron dans ces six sketchs indéniablement efficaces, à défaut d’être subtiles (certes, à dessein, pour obtenir ce contraste évoqué plus haut). Le film atteint ses limites dans cette idée de base, le contraste entre la forme (du film et des personnages) et le fond qui révèle une société corrompue, où l’argent règne en maitre, des personnages tous médiocres, vils, répondant à leurs bas instincts qui entraînent certes parfois notre rire, souvent le malaise, mais jamais notre empathie. Mais il s’agit bien là avant tout de parodie et de caricature dont l’objectif intrinsèque est davantage de déranger, heurter, interpeller que de plaire et séduire au contraire de la BO particulièrement séduisante. A vous de voir si vous voulez partir à la rencontre de ces nouveaux sauvages parfois réjouissants, parfois dérangeants au risque d’être confrontés à votre propre réalité et sa noirceur exacerbées.

Je vous donne rendez-vous ici dès demain matin pour le palmarès complet commenté. Retrouvez les nominations complètes ci-dessous.

NOMINATIONS COMPLETES :

Meilleur film

American Sniper

Birdman

Boyhood

The Grand Budapest Hotel

Imitation Game

Selma

La merveilleuse histoire du temps

Whiplash

Meilleur acteur

Steve Carell dans Foxcatcher

Bradley Cooper dans American Sniper

Benedict Cumberbatch dans Imitation Game

Michael Keaton dans Birdman

Eddy Redmayne dans La merveilleuse histoire du temps

Meilleure Actrice

Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit

Felicity Jones dans La merveilleuse histoire du temps

Julianne Moore dans Still Alice

Rosamund Pike dans Gone Girl

Reese Witherspoon dans Wild

Meilleur réalisateur

Alexandro Gonzalez Inarritu pour Birdman

Richard Linklater pour Boyhood

Benneth Miller pour Foxcatcher

Wes Anderson pour The Grand Budapest Hotel

Morten Tyldum pour Imitation Game

Meilleur scénario original

Birdman

Boyhood

Foxcatcher

The Grand Budapest Hotel

Night Call

Meilleur scénario adapté

Imitation Game

La merveilleuse histoire du temps

Whiplash

American Sniper

Inherent Vice

Meilleure chanson originale

Everything Is Awesome (La grande aventure Lego)

Glory (Selma)

Grateful (Beyond the lights)

I’m Not Gonna Miss You (Glen Campbell…I’ll be me)

Lost Stars (Begin again)

Meilleure bande originale

The Grand Budapest Hotel

Imitation Game

Interstellar

Mr Turner

La merveilleuse histoire du temps

Meilleure direction artistique

The Grand Budapest Hotel

Imitation Game

Interstellar

Into the woods

Mr Turner

Meilleur montage

American Sniper

Boyhood

The Grand Budapest Hotel

Imitation Game

Whiplash

Meilleure photographie

Birdman

Ida

Invincible

The Grand Budapest Hotel

Mr Turner

Meilleure actrice dans un second rôle

Patricia Arquette dans Boyhood

Laura Dern dans Wild

Emma Stone dans Birdman

Keira Knighltey dans Imitation Game

Meryl Streep dans Into the woods

Meilleur Mixage sonore

American Sniper

Birdman

Interstellar

Invincible

Whiplash

Meilleur montage sonore

American Sniper

Birdman

Le hobbit : La bataille des cinq armées

Interstellar

Invincible

Meilleur film en langue etrangère

Ida

Leviathan

Tangerines

Timbuktu

Les nouveaux sauvages

Meilleur film documentaire

A la recherche de Vivian Maier

Last Days in Vietnam

Virunga

Citizenfour

Le sel de la terre

Meilleur court-métrage d’animation

The bigger picture

The dam keeper

Feast

Me and my moulton

A single life

Meilleur court-métrage documentaire

Crisis hotline : Veterans press I

Joanna

Our curse

La parka

White earth

Meilleurs effets spéciaux visuels

Captain America : Le soldat de l’hiver

La Planète des singes : l’affrontement

Les Gardiens de la galaxie

Interstellar

X Men : Days of future past

Meilleur Film d’animation

Les nouveaux héros

Les Boxtrolls

Le chant de la mer

Le Conte de la princesse Kaguya

Dragons 2

Meilleur court-métrage

Aya

Boogaloo and Graham

La lampe au beurre de Yak

Parvaneh

The Phone Call

Meilleurs maquillages et coiffures

Foxcatcher

The Grand Budapest Hotel

Les gardiens de la galaxie

Meilleurs costumes

The Grand Budapest Hotel

Inherent Vice

Into the woods

Malefique

Mr Turner

Meilleur acteur dans un second rôle

Robert Duvall dans Le Juge

Ethan Hawke dans Boyhood

Edward Norton dans Birdman

Mark Ruffalo dans Foxcatcher

J.K Simmons dans Whiplash

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About Author

Sandra Mézière

Blogueuse et romancière. Diplômée en droit, sciences politiques, médiation culturelle (mémoire sur le cinéma avec mention TB) et d'un Master 2 professionnel de cinéma. 15 fois membre de jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d'écriture). 22 ans de pérégrinations festivalières. Blogueuse depuis 14 ans. Je me consacre aujourd'hui à ma passion, viscérale, pour le cinéma et l'écriture par l'écriture de 7 blogs/sites que j'ai créés ( Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodforcinema.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforhotelsdeluxe.com, Inthemoodforluxe.com... ), de romans, de scénarii et de nouvelles. en avril 2016, a été publié mon premier roman au cœur des festivals de cinéma, aux Editions du 38: "L'amor dans l'âme" et en septembre 2016, chez le même éditeur, mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles". Pour en savoir plus sur mon parcours, mes projets, les objectifs de ce site, rendez-vous sur cette page : http://inthemoodforfilmfestivals.com/about/ et pour la couverture presse sur celle-ci : http://inthemoodforfilmfestivals.com/dans-les-medias/ . Je travaille aussi ponctuellement pour d'autres médias (Clap, Journal de l'ENA, As you like magazine etc) et je cherche également toujours à partager ma passion sur d'autres médias. Pour toute demande (presse, contact etc) vous pouvez me contacter à : sandrameziere@gmail.com ou via twitter (@moodforcinema, mon compte principal: 5400 abonnés ). Vous pouvez aussi me suivre sur instagram (@sandra_meziere).

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