ACTUALITES — 05 février 2014

 

C’est à mon sens un festival dont il est encore trop peu question tant la programmation est riche et diversifiée et tant ce festival permet de découvrir de véritables pépites cinématographiques, et les talents d’aujourd’hui, voire de demain. Ce sera ainsi cette année (déjà!) la 31ème édition du Festival International du Premier Film d’Annonay et si je n’ai pas encore eu la possibilité d’y retourner depuis ma participation à son jury en 2007 (le festival permet à des cinéphiles d’intégrer son jury sur lettre de motivation, un jury soigneusement choisi par les organisateurs), je vous encourage vivement à y aller. Cela reste pour moi un souvenir inoubliable en raison de la richesse de la programmation mais aussi de la convivialité du festival à laquelle contribue fortement son très cinéphile (voire incollable) directeur artistique Gaël Labanti. Le festival connaît un vrai succès avec presque 18000 visiteurs l’an passé. Vous pouvez d’ailleurs acquérir le livre des 30 ans pour faire un retour sur les nombreuses découvertes qui ont jalonné l’histoire du festival et puisque de livre il est question, sachez qu’une des nouvelles du recueil de nouvelles sur le cinéma « Ombres parallèles » se déroule dans le cadre de ce festival.

 Cette année, c’est la  comédienne Marianne Denicourt qui présidera le jury officiel et la jeune actrice Nina Meurisse qui coordonnera le jury lycéen. Ne manquez pas les rencontres avec les réalisateurs toujours passionnantes.

Cette 31ème édition aura lieu du 7 au 17 février 2014.

 En voici les temps forts:

-Une section compétitive de huit premiers longs métrages de fiction inédits en salles

-Une sélection hors compétition des meilleurs premiers films sortis cette année 

-Une thématique « Écrans gourmands »

– Une sélection de films pour jeune public

Carte blanche à la Cinéfondation

Journée spéciale « Collège au cinéma » en présence du réalisateur Pierre Salvadori 

-Soirée d’ouverture autour de Julien Doré : projection du film POP REDEMPTION suivie du concert de l’artiste (en partenariat avec la Saison Culturelle de la COCOBA).

Après avoir visionné 285 premiers longs métrages du monde entier au cours de ces quatre derniers mois (un record !), le comité de sélection a retenu les huit films suivants pour la Compétition Officielle (je peux d’ores et déjà vous recommander « La Belle vie » de Jean Denizot que j’ai eu le plaisir de découvrir dans un autre festival:  une histoire vraie, un fait divers qui avait fait la une de l’actualité,  l’histoire des frères Fortin, deux jeunes garçons kidnappés avec leur consentement par leur père en 1998. Une décision prise alors que la justice venait d’accorder à leur mère le droit de garde. Pendant 11 ans, les deux enfants ont vécu avec leur père en cavale, jusqu’à ce que la police les retrouve en 2009. Le film est porté par une photographie splendide qui exalte la beauté de la nature synonyme aussi paradoxalement d’enfermement, la liberté devenant ici la prison du fils qui va vivre un parcours initiatique (remarquable Zacharie Chasseriaud) pour trouver sa propre définition de « la belle vie ».  Une histoire racontée avec beaucoup de justesse.)

- * AM HIMMEL DER TAG (BREAKING HORIZONS) – de / by Pola Beck Allemagne / Germany

* LA BELLE VIE – de / by Jean Denizot France

* DIEGO STAR – de / by Frédérick Pelletier Canada

* EPILOGUE – de / by Amir Manor Israël Première française / French premiere

* LEÇONS D’HARMONIE – de / by Emir Baigazin Kazakhstan

* THE LONG WAY HOME – de / by Alphan Eseli Turquie / Turkey

* REKORDER – de / by Mikhail Red Philippines Première européenne / European premiere

* WHITEWASH – de / by Emanuel Hoss-Desmarais Canada Première européenne / European premiere

 

Vous pourrez également découvrir une sélection de premiers films hors compétition (cliquez sur leurs titres pour lire les synopsis sur le site officiel du festival):

Je peux déjà vous en recommander deux:

« La pièce manquante », de Nicolas Birkenstock, prix du jury jeunes du dernier Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2013 dans lequel un homme (Philippe Torreton), abandonné par sa femme, tente de dissimuler l’absence de celle-ci à son entourage. Il contraint également ses propres enfants au silence.  Dès les premières minutes, la précision et l’intelligence de la mise en scène et de l’écriture happent notre attention, avec les images d’un bonheur familial dont l’inexplicable interruption n’apparaîtra alors que plus cruelle. Mêlant chagrin et légèreté avec beaucoup de délicatesse et de subtilité, Nicolas Birkenstock signe un film lumineux et émouvant sur la tristesse ravageuse de l’absence, porté par Philippe Torreton incarnant un personnage plus velléitaire que ceux auxquels il est habitué mais non moins magistralement interprété.

Ne manquez pas non plus « Le Géant égoïste » de Clio Barnard primé dans de nombreux festivals (Hitchcock d’or au Festival du Film Britannique de Dinard et Chistera du meilleur film au dernier Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz notamment).

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 C’est l’histoire âpre et poignante de deux adolescents, Arbor et Swifty renvoyés de l’école et qui collectent des métaux usagés pour un ferrailleur local, le « Géant égoïste », au péril de leur amitié…et de leur vie. A l’image du premier plan, obscur et étrangement poétique, surgissent des lueurs d’humanité au milieu d’un environnement hostile et grisâtre, des éclairs tendres et presque poétiques (« Le géant égoïste » est une libre adaptation d’un conte d’Oscar Wilde).

L’environnement et l’image sont nimbés de teintes grisâtres desquelles émerge une rare lueur (au propre comme au figuré) qui n’en est que plus émouvante. La force de l’amitié des jeunes garçons et  la beauté de la nature, en particulier des chevaux auxquels se raccroche le jeune Swifty contrastent avec l’univers glacial, presque carcéral, dans lequel ils évoluent : usines, lignes à haute tension, amas de ferrailles comme autant d’ombres menaçantes (autres géants) qui planent sur eux. Un mélange de violence et de naïveté à l’image de Swifty et Arbor.

 La vivacité du montage, de la réalisation, des deux jeunes protagonistes (époustouflants) donnent la sensation qu’ils sont constamment sur le fil, que le drame est inéluctable. Il révèlera pourtant une part d’humanité inattendue et d’autant plus bouleversante. Des prix entièrement justifiés.

Comme chaque année, le festival propose une thématique phare autour de laquelle vous trouverez une sélection de films, cette année « Ecrans gourmands »:

Je vous recommande tout particulièrement « The Lunchbox » de Ritesh Batra.

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Une erreur dans le service pourtant très efficace de livraison de lunchboxes (les « Dabbawallahs » de Bombay) met en relation Ila, une jeune femme au foyer délaissée par son mari, et un homme plus âgé, Saajan. Ils s’inventent un autre monde, une évasion, grâce aux notes qu’ils s’échangent par le biais de ces boîtes à repas. Progressivement, ce rêve menace de prendre le dessus sur leur réalité. « The lunchbox » est un film atypique dans le cinéma indien, à la fois réaliste, film d’auteur  tout en restant grand et tout public sans être non plus un film « bollywoodien ».  Il  renouvelle  aussi le genre de la comédie romantique et celui de la liaison épistolaire avec un mélange de fraîcheur, d’humour,  de réalisme et  grâce à toute une galerie de personnages secondaires attachants. Des âmes seules  (ré)unies par cette solitude dans un Bombay tentaculaire, grouillant et paradoxalement glacial. Une mise en scène judicieusement répétitive fait écho à la routine des personnages de laquelle va peu à peu les sortir cette lunchbox providentielle. Hanté par la mort de son épouse, Saajan, derrière une apparence revêche, laisse peu à peu se révéler sa vraie  personnalité.  A déguster sans modération. Irrfan Khan, vu dans « Slumdog millionaire » ou « L’odyssée de Pi » a reçu le prix d’interprétation pour ce film au dernier Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.

Ne manquez pas non plus la carte blanche à la Cinéfondation, si chère à son fondateur Gilles Jacob. Cette carte blanche s’articulera autour de la projection d’un programme de courts-métrages d’écoles récompensés lors du dernier Festival de Cannes et de deux films réalisés par des cinéastes étant passés par la Cinéfondation. Georges Goldenstern, le directeur de la Cinéfondation, sera présent lors de cette journée spéciale.

La journée « Collège au cinéma » s’articulera autour des films de Pierre Salvadori.

Le programme jeune public propose cette année les films suivants:

Des séances scolaires sont également proposées.

Informations pratiques:

Cliquez ici pour télécharger la grille de programmation du festival.

Site internet officiel du festival.

Page Facebook officielle du festival.

Grille des projections:

Tarifs des entrées Festival 2014
Entrées Tarif ordinaire MJC, Cezanne, Chômeurs, Étudiants
1 6,80 € 6,80 €
5 29,00 € 25,00 €
10 47,00 € 42,00 €
Pass Individuel* 68,00 € 62,00 €

(*) Donne accès à toutes les séances dans la limite des places disponibles et hors soirée d’ouverture…  Cette carte est personnelle et nominative.  Se munir d’une photo d’itentité.

Venir à Annonay:

En voiture Par l’autoroute A7 sortie Chanas (en venant du nord) ou Tain l’Hermitage (en venant du sud)

En covoiturant : Page du festival sur covoiturage.fr

En Train ou TER Gare du Péage de Roussillon, cars TER jusqu’à Annonay Cars SNCF depuis Lyon Part-Dieu

En Cars Gare Routière de Valence ou Grenoble, plusieurs départs par jour.

En Avion Aéroport de Lyon Saint-Exupéry, St Étienne ou Grenoble

 

 

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Sandra Mézière

Blogueuse et romancière. Diplômée en droit, sciences politiques, médiation culturelle (mémoire sur le cinéma avec mention TB) et d'un Master 2 professionnel de cinéma. 15 fois membre de jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d'écriture). 22 ans de pérégrinations festivalières. Blogueuse depuis 14 ans. Je me consacre aujourd'hui à ma passion, viscérale, pour le cinéma et l'écriture par l'écriture de 7 blogs/sites que j'ai créés ( Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodforcinema.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforhotelsdeluxe.com, Inthemoodforluxe.com... ), de romans, de scénarii et de nouvelles. en avril 2016, a été publié mon premier roman au cœur des festivals de cinéma, aux Editions du 38: "L'amor dans l'âme" et en septembre 2016, chez le même éditeur, mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles". Pour en savoir plus sur mon parcours, mes projets, les objectifs de ce site, rendez-vous sur cette page : http://inthemoodforfilmfestivals.com/about/ et pour la couverture presse sur celle-ci : http://inthemoodforfilmfestivals.com/dans-les-medias/ . Je travaille aussi ponctuellement pour d'autres médias (Clap, Journal de l'ENA, As you like magazine etc) et je cherche également toujours à partager ma passion sur d'autres médias. Pour toute demande (presse, contact etc) vous pouvez me contacter à : sandrameziere@gmail.com ou via twitter (@moodforcinema, mon compte principal: 5400 abonnés ). Vous pouvez aussi me suivre sur instagram (@sandra_meziere).

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