Ce lundi avait lieu l’ouverture du 1er Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz. Un nouveau nom pour ce festival (auparavant Festival International des Jeunes Réalisateurs) pour un changement dans la continuité et un nouvel envol. En effet,  si le festival a changé de nom, l’essence reste : les premiers et deuxièmes films en compétition, la compétition de courts métrages, la convivialité sereine, le cadre idyllique et indiciblement mélancolique de Saint-Jean-de-Luz, la passion du cinéma comme credo et les débats avec le public après les projections sans oublier une pointe de nouveauté avec deux master class qui viendront agrémenter cette semaine (l’une sur la presse cinéma et son évolution, samedi 11 octobre à 11H, et l’autre sera une leçon de scénario, vendredi 10 octobre à 10H).

Les festivals fleurissent à cette période de l’année : Dinard, La Réunion, Bordeaux et Saint-Jean-de-Luz donc. Habituée du Festival du Film Britannique de Dinard dont j’avais fait partie du jury en…1999, j’ai pourtant cette année choisi de délaisser la côte bretonne pour le Pays Basque, pour la convivialité qui y règne et que trop de festivals abandonnent avec les années mais aussi pour la qualité  et souvent l’originalité des films en sélection (ce qui ne devrait pas changer non plus, le directeur artistique du festival, Patrick Fabre, poursuivant l’aventure) comme Louise Wimmer, Syngue Sabour, J’enrage de son absence et rien que l’an passé: The Lunchbox, The selfish giant, La belle vie, La pièce manquante et Le sens de l’humour, très beau film de Maryline Canto sur le deuil que je ne peux m’empêcher de vous recommander à nouveau, le portrait d’une femme libre, violente presque, car ivre de douleur, et d’autant plus bouleversante.

Se plonger dans un festival, c’est à la fois voir la/sa réalité sublimée ou projetée en grand  en une fracassante résonance. C’est aussi oublier la réalité et reprendre le film là où on l’avait laissé une année auparavant, comme si les drames qui ont jalonné cette année écoulée, soudain fugace, n’étaient qu’illusion. Si seulement… C’est cela la magie du cinéma et des festivals. Presque une hypnotique alchimie amoureuse.

Cela tombe bien, le film d’ouverture, « La rançon de la gloire », le nouveau film du Président du jury du festival, Xavier Beauvois, présenté en avant-première française à Saint-Jean-de-Luz, est un hommage à cette magie du cinéma et à celle de celui Chaplin qui en est la quintessence.

 Tout juste sorti de prison, Eddy Ricaart (Benoît Poelvoorde) est accueilli par son ami Osman Bricha (Roschdy Zem). Ils ont tous deux convenu d’un marché : Osman héberge Eddy ; en échange de quoi, celui-ci s’occupe de sa fille de sept ans, Samira – le temps que sa femme Noor subisse des examens à l’hôpital. Mais en cette veille de Noël le manque d’argent se fait cruellement sentir. Aussi, lorsque la télévision annonce la mort du richissime comédien Charlie Chaplin, Eddy a une idée : subtiliser le cercueil de l’acteur et demander une rançon à la famille ! Au même moment, le cirque s’installe en ville.

Pour ce nouveau film, en compétition dans le cadre de la dernière Mostra de Venise, auréolé du succès publique et critique de son dernier film « Des Hommes et des Dieux », Xavier Beauvois a choisi de prendre un nouveau virage, celui de la comédie. Dans le premier plan, Eddy sort de prison, cheminant de l’ombre vers la lumière tandis qu’un gardien lui crie d’arrêter de faire son clown. Voilà son destin tracé: Eddy sortira de l’ombre vers la lumière en faisant le clown.

« La rançon de la gloire » est avant tout une déclaration d’amour au cinéma, un hommage à Chaplin, une mise en lumière du talent de Poelvoorde qui, avec ce dernier, a en commun de nous faire passer du (sou)rire aux larmes en un quart de seconde, d’être un clown dont la mélancolie sans cesse affleure et nous bouleverse.

 L’ombre de Chaplin plane sur tout le film, de la scène de la fin des « Lumières de la ville» (une des plus belles scènes du cinéma si ce n’est la plus belle) diffusé à la télévision  que regardent Eddy et Osman aux multiples références au « Feux de la rampe » mais aussi avec des clins d’œil au « Kid », à « La ruée vers l’or »… Peut-être le poids de ces références a-t-il été un peu lourd à porter, notamment lors de la scène, un peu longue (pour nous faire éprouver leur labeur, certes) où les deux bras-cassés  déterrent et enterrent à nouveau le cercueil, coupant un peu le rythme du film pourtant jalonné de moments de grâce comme lorsqu’Eddy et Osman dansent dans leur taudis mais aussi jalonné de plans d’une beauté époustouflante comme celui d’Eddy et Samira au bord du Lac Léman, nous rappelant les plans d’une beauté ravageuse du magnifique « Des hommes et des dieux ».

L’emphase lyrique et poignante de la musique de Michel Legrand qui se marie magnifiquement avec celle, étourdissante de beauté, des « Feux de la rampe » apporte au film une dimension supplémentaire.

Un film doucement burlesque, tendrement drôle sublimé par la musique de Michel Legrand et porté par un formidable duo de comédiens et Benoît Poelvoorde, une nouvelle fois remarquable (après « 3 cœurs » de Benoît Jacquot dont vous pourrez retrouver ma critique, ici), dans le rôle cet homme qui, en se maquillant et jouant un rôle, va dévoiler son vrai visage, finalement une métaphore du réalisateur qui, derrière sa caméra, orchestre ses vraies émotions, les met en lumière et dans la lumière.

A noter : Des scènes ont été tournées au Manoir de Ban, en Suisse, où Chaplin a passé les 24 dernières années de sa vie.

De lumières,  Jérôme (Olivier Gourmet) et surtout son fils (Ugo), en rêvent aussi dans le premier long métrage de Stéphane Demoustier, « Terre battue » projeté dans le cadre de la compétition.

Ainsi, résolu à ne plus travailler pour d’autres, Jérôme cherche à monter sa société coûte que coûte, et ce malgré les réticences de Laura, sa femme. Ugo, leur fils de 11 ans, joue au tennis et veut devenir champion. Pour cela, il lui faut intégrer le centre national d’entraînement, à Roland Garros. Comme son père, il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Ensemble, Ugo et Jérôme vont apprendre qu’on ne peut pas contourner toutes les règles pour réussir.

Produit par les frères Dardenne, ce premier film présente en commun avec le cinéma de ces derniers de s’attacher avant tout à  ses personnages, de ne pas les lâcher, de les comprendre plus que de les juger, de les enserrer, les étouffer presque parfois avec la caméra à l’image de l’étau qui se resserre autour d’eux.

Inspiré d’un fait divers survenu en 2003, le film fait un parallèle entre les volontés carnassières de réussir du père et du fils, l’un et l’autre se livrant finalement au même combat : réaliser leurs objectifs et éviter l’échec à tout prix.

Le jeu d’Olivier Gourmet, toujours aussi subtil, apporte à ce drame social et familial, une force supplémentaire dans ce monde qui ne supporte pas ceux qu’il considère comme faibles dès ou parce qu’ils échouent. Une fin finalement très « dardenienne » qui conclut  intelligemment ces portraits parallèles du père et du fils, les réunissant dans la plus belle des victoires, celle de leur humanité et leur lien retrouvés et renforcés.

« Terre battue » sortira en salles le 17 décembre 2014.

Changement de pays et d’univers avec le deuxième film en compétition, « ’71 » de Yann Demange (sortie en salles le 12 novembre 2014).

 Direction Belfast,  en 1971. Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary (Jack O’Connell), jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front. La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques. Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu’au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

Né en France et élevé à Londres, Yann Demange , après avoir filmé des concerts, réalisé des clips musicaux et publicitaires, des courts métrages, des épisodes de séries tv, présente ici son premier long métrage.

Là aussi, le réalisateur joue beaucoup avec l’ombre (surtout) et la lumière (qui renforce le sentiment d’oppression créé par l’ombre), le film se déroulant principalement lors d’une nuit angoissante qui semble sans fin dans ce dédale apparemment inextricable. Le très beau plan qui précède ces instants où le soldat, dans le camion qui le conduit sur ce théâtre de guerre, est éclairé (et nargué) par intermittence par un cruel et éblouissant rayon de soleil exacerbe encore a posteriori ce sentiment.

L’Irlande du Nord est finalement un prétexte à ce thriller prenant. Le réalisateur a un talent indéniable pour maintenir la tension et nous plonger au cœur de celle-ci, pour filmer les poursuites caméra à l’épaule, ou l’obscurité morose et interlope. Il a eu l’intelligence de ne pas éluder la complexité  du conflit, de tout conflit,  évitant ainsi l’écueil du manichéisme, en présentant les liens parfois troubles et étanches entre la population, les membres de l’IRA et l’armée britannique.

Comme dans « Terre battue », Gary est pris dans un étau qui révèlera finalement le meilleur de lui-même… Cela vaut la peine de vous replonger dans cette année 1971 (qui donne au film son titre) à Belfast et dans ce dédale historique haletant.

Avec « Jesse and Zibby » (Liberal arts), film américain et deuxième long métrage de Josh Radnor, nouveau changement de pays et d’univers. Célibataire depuis peu, Jesse, 35 ans, intello, toujours la tête dans les livres est en pleine crise existentielle, persuadé que la meilleure partie de sa vie est déjà derrière lui. Lorsque son ancien professeur d’Université l’invite pour prononcer le discours de sa cérémonie de départ en retraite, Jesse saute sur l’occasion pour revoir son ancien campus, pris d’une certaine nostalgie. Sa rencontre fortuute avec Zibby, une étudiante précoce de deuxième année, passionnée de musique classique, va tout chambouler et l’entrainer dans une relation inattendue.

Josh Radnor, connu avant tout pour son rôle de Ted,  personnage central de la série télévisée américaine « How I met your mother » ne s’est pas contenté de réaliser le film. Il en a écrit le scénario, il l’a coproduit et en interprète le rôle principal.

Si les rôles de trentenaires en proie à des questions existentielles sont pléthoriques (et, il faut l’avouer, parfois redondants) dans le cinéma français, ils sont plus rares dans le cinéma américain, en tout cas lorsqu’ils sont aussi sensibles que celui-ci. Derrière son apparence de comédie romantique légère,  la conclusion montre que « Jesse et Zibby » est plus profond, subtile, prouvant toute la maturité de ses personnages et de son auteur.

Une belle réflexion sur les tourments de l’âge (quel qu’il soit), un film sensible empreint de la douce (et parfois violente) nostalgie suscitée par l’âge et de la douce folie de la jeunesse qui procure cette grisante impression que tout, encore, est possible mais aussi un formidable hymne au pouvoir des mots et de la musique, et donc finalement à celui du cinéma qui, là encore, transforme l’ombre (le poids de l’âge) en lumière (une expérience).

Pour boucler la boucle de ce premier compte rendu, rien de mieux que de vous parler de « Los tontos y los estupidos » de Roberto Caston qui joue lui aussi brillamment avec la lumière, avec les codes du cinéma pour, en filigrane, livrer une palpitante, prenante et passionnante réflexion sur la notion de famille.

Une équipe de film rentre en studio une journée pour faire une lecture et tester le scénario de « Los tontos y los estúpidos », les idiots et les stupides. Assis autour d’une table, les acteurs, dirigé par le réalisateur, aidé par la lumière, les accessoires, le son, vont transformer ce scénario en film, donner vie à cette histoire. Celle de Mario, Paula, Miguel et Lourdes, dont les destins vont se croiser. Quatre personnages qui passent leur vie à faire semblant, à cacher leurs défauts et leurs échecs, et vivent de déception en désillusion. Tous voudraient changer, mais seuls ceux qui seront lassé de mentir, de jouer la comédie, et qui miseront tout sur leur bonheur pourront s’en sortir. Parce qu’il y a une différence entre l’idiotie et la stupidité..

 Ander, premier long métrage de Roberto Caston présenté à Saint-Jean-de-Luz en 2009 avait valu à son acteur principal, Josean Bengoetxea, le Prix d’interprétation masculine. Avec ce deuxième film, il ne serait pas étonnant de le retrouver à nouveau au palmarès.

Dès les première minutes, grâce aux acteurs (formidables, ou formidablement dirigés, sans doute un peu des deux) dont le talent est mis en exergue par le dénuement et l’intelligence de la mise en scène, on oublie totalement l’absence de décor tant la magie (à nouveau) du cinéma fait son œuvre et nous donne l’impression de voir ce qui est hors champ ou simplement évoqué ou imaginaire, la théâtralité ici étant finalement très cinématographique.

 L’intensité des émotions des personnages en est décuplée comme s’ils étaient à nu, sans masques, sans artifices. Le film va d’ailleurs les déshabiller moralement pour laisser apparaître la vérité (la stupidité ou l’idiotie) de chacun, mettre en avant le rôle que chacun joue dans la vie, et les faire passer de l’aveuglement à la clairvoyance, du mensonge à la vérité, aussi violents cela soit-il pour certains.

Une famille va se construire tandis qu’une autre va se déconstruire, se fracasser. Les masques vont se fissurer. Et c’est aussi haletant que les courses poursuites dans « 71 » tant chaque scène apporte sa pierre à l’édifice filmique et familial, à sa construction ou déconstruction.

Le film fourmille de bonnes idées : le noir et blanc et le silence pour évoquer la vie « hors studio », la fiction en couleurs pour lui donner plus de « réalité » et réalisme, un jeu avec le dispositif qui apporte quelques respirations, jamais vaines.

Un magnifique hommage au cinéma, son pouvoir, à celui de l’imaginaire mais aussi et surtout à la famille de cœur, la seule qui vaille, quelle qu’elle soit. Un film singulier et universel, doux et violent, prenant et bouleversant …

 Le réalisateur a cité Louis Malle comme référence, difficile aussi de ne pas penser à « Dogville » de Lars Von Trier avec lequel il a en commun un sens de la mise en scène, un regard et une singularité assumés et de  ne pas laisser  le spectateur indifférent. Je vous le garantis, vous non plus, il ne pourra vous laisser indifférents. Un énorme coup de cœur pour ce film dont je vous reparlerai plus longuement.

Je vous laisse avec un petit clin d’œil à Chaplin, la critique du film « Les Feux de la rampe ». Encore de la lumière et du cinéma, encore un hommage à leur(s) cruelle(s) beauté (s) et vous donne rendez-vous demain pour de nouveaux articles sur ce festival qui, au regard de ces premiers films en compétition, a bel et bien seulement changé de nom mais pas de cap.

Critique-« Les feux de la rampe » (Limelight) de Charles Chaplin (Cycle Chaplin sur Arte)

 « Les feux de la rampe » est le dernier film américain de Chaplin, sorti en 1953 (accusé de communisme en pleine période maccarthyste, Chaplin va en effet ensuite fuir les Etats-Unis), écrit en 3 ans et tourné en 45 jours.

Il y interprète un vieil artiste de music hall déchu (Calvero) qui, un soir de l’été 1914, en rentrant ivre chez lui, sauve du suicide sa voisine, la jeune danseuse de ballet Thérèse Ambrouse, dite Terry (Claire Bloom). Il l’héberge chez lui, la soigne et surtout lui insuffle le goût de vivre et la force de danser… Tandis que sa carrière à lui décline, la jeune femme s’avance vers le triomphe et vers les feux de la rampe…

Même s’il réalisa encore deux films par la suite (« Un roi à New York » et « La comtesse de Hong Kong »), « Les feux de la rampe » aurait pu être le dernier film de Chaplin tant il résonne comme son testament artistique.

Le premier plan, un long travelling qui ressemble déjà à une danse nostalgique nous conduit jusqu’à la jeune femme, étendue inconsciente sur son lit, nous captivant d’emblée par sa fluidité, sa précision qui fouille au plus profond des âmes. Les âmes des artistes surtout, mélancoliques, nostalgiques, aussi aptes à transmettre le bonheur qu’à se morfondre dans le malheur. L’âme de Calvero en particulier, un clown triste qui dissimule sa mélancolie avec beaucoup d’élégance mais qui, aussi, se démaquille sous nos yeux et montre son visage à nu à l’image de Chaplin dans ce film, le plus autobiographique de sa carrière. Le plus sombre aussi, celui où il nous fait davantage rire que pleurer, où ses tourments l’emportent sur le désir de faire rire et où le vagabond Charlot n’est plus qu’un spectre lointain qu’évoque vaguement ce clown qui doit changer de nom pour pouvoir encore jouer en public, qui refait sans cesse le cauchemar de salles vides, et à qui une rencontre transmet un instant l’éclat de sa jeunesse mais qui symbolise aussi « l’éclat des feux de la rampe que doit quitter la vieillesse quand la jeunesse entre en scène », et le passage de la lumière à l’ombre. Un hommage aussi à tous les arts et artistes qui, lorsque les feux de la rampe, brusquement et impitoyablement  ne les éclairent plus, s’éteignent dans l’ombre carnassière.

La caméra de Chaplin et les feux de la rampe caressent la danse éblouissante et aérienne de la jeune danseuse tandis que Calvero la regarde d’en haut, des coulisses, démiurge mort déjà. Celui sur qui les lumières de la scène s’éteignent, tandis qu’il reste abandonné et esseulé sur un banc, dans l’ombre, avec seulement son visage éclairé, à nu, sans les fards du clown devenu triste. Magnifique scène tellement évocatrice.

Tandis que Terry s’épanouit et triomphe dans la lumière (Claire Bloom sublime en Colombine, doublée dans les scènes de danse par Melissa Hayden, vedette du New York city ballet), Calvero s’éteint peu à peu dans l’ombre pour simplement renaître le temps d’une représentation, ultime adieu à la scène, puisant dans ses dernières forces pour revivre un instant et pour faire revivre le cinéma muet le temps d’une scène d’anthologie avec Buster Keaton. L’art au péril de la vie puisqu’il en mourra, en coulisses, là où Chaplin laissera Charlot comme si c’était son dernier acte. L’art aussi plus fort que la vie et la mort puisque tandis qu’il agonise Terry danse sous les feux de la rampe. L’artiste est mort. Vive l’artiste !

Avec ce film-testament artistique d’une tendre tristesse et lucidité, Chaplin nous livre l’âme et le visage à nu d’un artiste qui, tout faisant ses adieux à son double Charlot, est au sommet de son art. Un hymne à l’art qui porte ou détruit, élève ou ravage lorsque le public, si versatile, devient amnésique ou lorsque le talent se tarit. Un film d’une bouleversante beauté et nostalgie auquel la sublime musique (composée par Chaplin lui-même et qui reçut l’Oscar de la meilleure musique 20 ans plus tard) procure un charme poignant et envoûtant, et l’immortalité d’un artiste à jamais sous les feux de la rampe de l’Histoire du cinéma.  « La recherche du temps perdu de Charlie Chaplin »  selon Bertolucci. Un temps sublimé par  ces feux de la rampe qui, à jamais, éblouiront les cinéphiles et les cinéastes dont Chaplin a porté l’art au firmament.

 

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Sandra Mézière

Blogueuse et romancière. Diplômée en droit, sciences politiques, médiation culturelle (mémoire sur le cinéma avec mention TB) et d'un Master 2 professionnel de cinéma. 15 fois membre de jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d'écriture). 22 ans de pérégrinations festivalières. Blogueuse depuis 14 ans. Je me consacre aujourd'hui à ma passion, viscérale, pour le cinéma et l'écriture par l'écriture de 7 blogs/sites que j'ai créés ( Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodforcinema.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforhotelsdeluxe.com, Inthemoodforluxe.com... ), de romans, de scénarii et de nouvelles. en avril 2016, a été publié mon premier roman au cœur des festivals de cinéma, aux Editions du 38: "L'amor dans l'âme" et en septembre 2016, chez le même éditeur, mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles". Pour en savoir plus sur mon parcours, mes projets, les objectifs de ce site, rendez-vous sur cette page : http://inthemoodforfilmfestivals.com/about/ et pour la couverture presse sur celle-ci : http://inthemoodforfilmfestivals.com/dans-les-medias/ . Je travaille aussi ponctuellement pour d'autres médias (Clap, Journal de l'ENA, As you like magazine etc) et je cherche également toujours à partager ma passion sur d'autres médias. Pour toute demande (presse, contact etc) vous pouvez me contacter à : sandrameziere@gmail.com ou via twitter (@moodforcinema, mon compte principal: 5400 abonnés ). Vous pouvez aussi me suivre sur instagram (@sandra_meziere).

(3) Readers Comments

  1. Enfin quelqu’un qui a vu « Liberal Arts »! Impossible de ne pas partager votre enthousiasme pour ce film délicat que j’avais découvert l’an dernier et qui n’est hélas pas sorti en France. Du vrai bon cinéma indépendant comme je l’affectionne, qui mêle habilement légèreté et subtilité. Des dialogues ciselés, des personnages imparfaits et attachants servis par des comédiens impliqués, une vraie bonne surprise, donc.
    On m’a également dit beaucoup de bien de « Happythankyoumoreplease », le précédent (et premier) long-métrage de Josh Radnor.
    J’ai également beaucoup aimé « ’71 » dont vous parlez aussi ici. Belle réflexion sur la guerre autant que sur le pouvoir, l’intégrité et la place de l’humain / l’humanité dans tout ça avec un propos hélas très actuel. Une immersion haletante et une course effrénée pour la survie portée par un Jack O’Connell habité et très convaincant.
    Le festival de Saint-Jean-de-Luz offre décidément une belle programmation!

    • « Liberal arts » est en effet un film plein de délicatesse et c’est vraiment dommage qu’il ne soit pas sorti en France. Dans le genre « petit » film délicat passé inaperçu il y a également « Swim little fish swim » qui a été primé à La Baule et dont il n’a pas été question lors de sa sortie (dans très peu de salles d’ailleurs). Je n’ai pas vu le premier long-métrage de Josh Radnor mais cela donne envie de le découvrir. « 71 » me semble avoir moyennement marché en France (malheureusement) mais a l’air de rafler de nombreux prix en festivals. Oui, c’est chaque année à Saint-Jean-de-Luz que je découvre les meilleurs films de l’année à venir même si cette année, pour des raisons techniques, il n’y avait que deux projections par jour.

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