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Je vous en avais parlé ici dès l’annonce de sa création: La Baule aura prochainement (du 20 au 23 novembre 2014) son 1er Festival du Cinéma et Musique de Film. Le programme complet vient d’être annoncé. Vous le trouverez détaillé, ci-dessous. Et il est pour le moins enthousiasmant et attractif non seulement parce que Francis Lai, Claude Lelouch, Jean Becker, Jean-Paul Rouve, Francis Huster seront (parmi d’autres) les prestigieux invités de cette première édition mais aussi parce que le festival propose un programme diversifié constitué d’avant-premières, rétrospectives, courts et longs métrages et compétition de longs métrages d’un haut niveau, ce que je peux d’autant plus vous confirmer que j’ai déjà vu deux des films présentés en avant-première et en compétition que je vous recommande vivement et dont vous pourrez retrouver ma critique ci-dessous « Whiplash » ( Grand prix et prix du public du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2014) et « Mr.Turner » de Mike Leigh pour lequel Timothy Spall a reçu le prix d’interprétation masculine dans le cadre du dernier Festival de Cannes.

 Le ton de ce nouveau festival est donné. Celui d’un cinéma que j’aime… Un cinéma qui palpite, vibre. Qui, à l’image de la musique de film, touche en plein cœur. Un cinéma de qualité. Pas au sens péjoratif auquel ce terme renvoyait à une certaine époque. Mais au sens noble, à l’image de ce cinéma que le festival mettra à l’honneur. Un cinéma noblement populaire.

 Je me réjouis d’autant plus que La Baule ait prochainement à nouveau un festival de cinéma que je suis inconditionnelle de cette station balnéaire que je fréquente depuis l’enfance et dont je connais l’élégante quiétude, la beauté incendiaire mais aussi le potentiel pour des événements culturels ambitieux et fédérateurs comme celui-ci.

La Baule n’est pas seulement le lieu où se trouve la plus longue plage d’Europe mais aussi une baie aux milles visages   où règne une vraie douceur de vivre bretonne (bien que située en Pays de la Loire). La Baule a aussi inspiré les cinéastes. Ce fut le cas de Diane Kurys lorsqu’en 1990 elle y tourne le film populaire La Baule les-pins avec Nathalie Baye et Richard Berry dans les rôles principaux. La Baule c’est aussi le film 15 août dans lequel on retrouve Richard Berry au cœur d’intrigues familiales et amoureuses.

Par ailleurs, la musique est depuis longtemps déjà au cœur de l’histoire de La Baule puisque chaque année et depuis 20 ans, le Festival Musiques à la Baule et le Baule Jazz Festival initié il y a 12 ans, offrent une programmation hors des sentiers battus autour d’artistes de renoms et de jeunes talents.

Les acteurs culturels locaux, le Conservatoire Municipal de Musique et l’Ensemble Orchestrale de la Ville entre autre, témoignent également de cet engouement et rythment les saisons avec de nombreux concerts.

Ce festival qui aura ainsi lieu du jeudi 20 au dimanche 23 novembre 2014 et  a été créé à l’initiative de Christophe Barratier (réalisateur des films « Les Choristes »- plus de 8 millions d’entrées!-, « Faubourg 36″ et « La nouvelle guerre des boutons » mais aussi musicien émérite puisqu’il possède le diplôme d’état de professeur de guitare) et de Sam Bobino (délégué général des Prix   »Les Lumières » dont je vous parle ici chaque année).

Depuis la dernière édition, en 2008, du Festival de Musique et Cinéma d’Auxerre, aucun autre festival d’importance n’avait remis à l’honneur le mariage entre musique et cinéma en France. Sam Bobino et Christophe Barratier ont eu la belle idée de les remettre à l’honneur. Le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule souhaite s’inscrire dans le prolongement du festival d’Auxerre.

LE PROGRAMME  en bref (vous trouverez, plus bas, le programme détaillé)

Au programme de cette première édition du Festival du Cinéma et Musique de La Baule:

– une vingtaine de films :compétition officielle, rétrospectives, avant-premières

-une sélection officielle avec  six films internationaux qui concourront pour l’Ibis d’Or. Que serait un vrai festival de cinéma sans compétition? L’Ibis d’Or, récompensera le meilleur film inscrit en compétition officielle. Trois autres Ibis seront également décernés : L’Ibis de la Meilleure musique de film, celui du Public et le Prix spécial du Jury.

 – Des films projetés gratuitement : quelle belle idée, voilà qui confirme que ce festival s’annonce populaire dans le sens noble du terme

– des rencontres avec le public et des ciné-concerts (live).

-Un hommage exceptionnel rendu à Claude Lelouch et au compositeur  Francis Lai qui célèbrent cette année leur 50 ans de collaboration, lors de la cérémonie de clôture, samedi 22 novembre au Palais des Congrès Atlantia de la Baule. (En attendant cet hommage, je me suis permis de leur rendre hommage à mon tour: vous trouverez en bas de cet article un article sur Claude Lelouch et ma critique détaillée de son dernier film » Salaud, on t’aime » mais aussi ma critique du documentaire « D’un film à l’autre », projeté dans le cadre du festival.)

– L’hommage à Claude Lelouch et Francis Lai sera suivi d’un concert ciné-musique donné par l’orchestre philharmonique de Prague (50 musiciens) qui interprètera les plus grands classiques du cinéma dont les images seront projetées en simultané (Cheyenne Productions), avec la complicité de Francis Huster. Un évènement à ne pas manquer!

-L’acteur et réalisateur Jean-Paul Rouve sera l’invité du festival  avec la projection de son nouveau film Les Souvenirs, son 3ème long métrage adapté du roman de David Foenkinos en salles le 15 janvier prochain, et   projeté en avant-première à La Baule le vendredi 21 novembre au cinéma le Gulf Stream, en présence de toute l’équipe (Annie Cordy, Mathieu Spinosi, Michel Blanc, Chantal Lauby et Audrey Lamy).

JURY

Le JURY sera présidé par le réalisateur et scénariste Jean Becker (L’été meurtrier, Elisa, Les enfants du marais, et Bon rétablissement en salles actuellement) et composé de : Alain Chamfort, Natacha Regnier, Zoé Felix, Marco Prince.

FILMS EN COMPETITION:

Réalisé par  : Mia HANSEN-LOVERetour ligne manuel
Pays  : FranceRetour ligne manuel Musique  : DAFT PUNKRetour ligne manuel Durée  : 2h10Retour ligne manuel Date de sortie : 20 novembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel Dans les années 90, Paul fait ses premiers pas dans le milieu de la nuit parisienne. Passionné de musique, il crée avec son meilleur ami le duo de DJ’s « Cheers ». Ils trouveront rapidement leur public et vivront une ascension vertigineuse, euphorique, dangereuse et éphémère. Aspiré par sa passion, Paul en oubliera de construire sa vie.

Réalisé par  : Damien CHAZELLERetour ligne manuel
Pays  : USARetour ligne manuel Musique  : Justin HURWITZRetour ligne manuel Durée  : 1h46Retour ligne manuel Date de sortie : 24 décembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur férose et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence.Retour ligne manuel

CRITIQUE de « WHIPLASH »:

« Whiplash », déjà  remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs 2014 , récompensé du grand prix et du prix du public du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, est interprété magistralement par Miles Teller et J.K. Simmons,  le premier interprétant Andrew, un jeune élève du Conservatoire de dix-neuf ans qui rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération et l’autre, son professeur Terence Fletcher,  qui dirige le meilleur orchestre de l’établissement.  Tourné en 19 jours, le film est remarquable dans la précision et l’exigence à l’image de la musique qu’il exalte et sublime.

Andrew Nieman. A une lettre près, (Niemand) personne en Allemand. Et Andrew semble avoir une seule obsession, devenir quelqu’un par la musique. Assouvir sa soif de réussite tout comme le personnage interprété par J.K Simmons souhaite assouvir sa soif d’autorité. Une confrontation explosive entre deux desseins, deux ambitions irrépressibles, deux folies.  L’objet rêvé pour le manipulateur machiavélique qui sous le fallacieux prétexte que « la fin justifie les moyens » use et abuse de sa force et son pouvoir pour obtenir le résultat qu’il souhaite mais surtout asseoir son emprise. J.K Simmons donne corps et froideur d’âme à ce personnage tyrannique et irascible qui sait se montrer mielleux pour atteindre son objectif.

La réalisation s’empare du rythme fougueux, fiévreux, animal de la musique, grisante et grisée par la folie du rythme et de l’ambition, dévastatrice, et joue judicieusement et avec manichéisme sur les couleurs sombres, jusque dans les vêtements: Fletcher habillé en noir comme s’il s’agissait d’un costume de scène à l’exception du moment où il donne l’impression de se mettre à nu et de baisser la garde, Andrew habillé de blanc quand il incarne encore l’innocence puis de noir à son tour et omniprésence du rouge (du sang, de la viande, du tshirt d’un des « adversaires » d’Andrew) et des gros plans lorsque l’étau se resserre, lorsque le duel devient un combat impitoyable, suffocant. Les rires de la salle sur l’humiliation et sur les ruses et sentences de dictateur (qu’est finalement le professeur) étaient finalement plus dérangeants que le film lui-même, le public étant d’une certaine manière manipulée à son tour, se laissant fasciner par ce personnage tyrannique. Prêt à tout pour réussir, Andrew poussera l’ambition à son paroxysme, au bord du précipice, jusqu’à l’oubli, des autres, de la dignité, aux frontières de la folie.

Le face à face final est un véritable combat de boxe (et filmé comme tel) où l’immoralité sortira gagnante : la dictature et l’autorité permettent à l’homme de se surpasser… La scène n’en est pas moins magnifiquement filmée  transcendée par le jeu enfiévré et exalté des deux combattants.

Bien que batteur depuis ses quinze ans, et ayant pris des cours trois jours par semaine pendant quatre heures pour parfaire sa technique et ne faisant « que » 70% des prestations du film, Miles Teller est impressionnant dans l’énergie, la détermination, la folie, la maîtrise, la précision. En conférence de presse, Damien Chazelle a raconté s’être inspiré de son expérience personnelle pour écrire et réaliser « Whiplash », ayant appris par le passé  la batterie avec un professeur tyrannique, ce qui l’a conduit à emprunter une autre voie : celle du cinéma. Une décision sans aucun doute judicieuse même si j’espère qu’il continuera à allier cinéma et musique dans ses prochains films, son amour de la musique transparaissant, transpirant même dans chaque plan du film.

Réalisé par  : Iain FORSYTH & Jane POLLARDRetour ligne manuel
Pays  : AngleterreRetour ligne manuel Musique  : Nick CAVERetour ligne manuel Durée : 1h37Retour ligne manuel Date de sortie : 17 décembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel 24 heures dans la vie de la célèbre rock star d’origine australienne Nick Cave. Une journée en apparence comme les autres, mais où les notions de réalité et de fiction finissent par se brouiller et s’entrelacer…
Réalisé par  : Abd AL MALIKRetour ligne manuel
Pays  : FranceRetour ligne manuel Musique  : Abd AL MALIKRetour ligne manuel Durée : 1h32Retour ligne manuel Date de sortie : 10 décembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel Enfant surdoué, Régis grandit dans un quartier populaire de Strasbourg en compagnie de ses six frères et soeurs. Elevé par une mère catholique, monoparentale et pauvre, cet enfant d’immigrés fait jours après jour l’expérience de la délinquance des cités. Les vols et trafics en tout genre forment le quotidien rythmé par les blessures par balles, les overdoses et les plongées dans le fanatisme religieux. Entré dans la danse, Régis s’égare. Jusqu’à ce qu’il découvre le rap et l’islam, et – ultimement – l’amour. Abd Al Malik qui adapte sa propre autobiographie, ou le parcours d’un enfant d’immigrés, noir, surdoué et élevé dans une cité de Strasbourg. Un film constat autant qu’un état des lieux personnel entre délinquance, rap et islam.
Réalisé par  : Stuart MURDOCHRetour ligne manuel
Pays  : USARetour ligne manuel Musique  : BELLE AND SEBASTIANRetour ligne manuel Durée  : 1h50Retour ligne manuel Date de sortie : 3 décembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel La jeune Eve écrit des chansons en rêvant de les entendre un jour à la radio. A l’issue d’un concert, elle rencontre James, musicien timide et romantique qui donne des cours de guitare à Cassie, une fille des quartiers chics. Dans un Glasgow pop et étudiant, ils entreprennent bientôt de monter leur propre groupe. Un film musical de Stuart Murdoch, leader du groupe Belle and Sebastian.
Réalisé par  : Mike LEIGHRetour ligne manuel
Pays  : AngleterreRetour ligne manuel Musique  : Gary YERSHONRetour ligne manuel Durée  : 2h30Retour ligne manuel Date de sortie : 3 décembre 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel « Mr. Turner » évoque les dernières années de l’existence du peintre britannique, J.M.W Turner (1775-1851). Artiste reconnu, membre apprécié quoique dissipé de la Royal Academy of Arts, il vit entouré de son père qui est aussi son assistant, et de sa dévouée gouvernante. Il fréquente l’aristocratie, visite les bordels et nourrit son inspiration par ses nombreux voyages. La renommée dont il jouit ne lui épargne pas toutefois les éventuelles railleries du public ou les sarcasmes de l’establishment. A la mort de son père, profondément, affecté, Turner s’isole. Sa vie change cependant quand il rencontre Mrs Booth, propriétaire d’une pension de famille en bord de mer.

Critique de « Mr. Turner » de Mike Leigh

Ici, Timothy Spall interprète le peintre Turner. Sans doute certains trouveront-ils qu’il cabotine ou que son jeu est maniéré, sans doute des intimes du peintre Turner qui savent mieux que quiconque qu’il ne se comportait pas ainsi, lequel, rappelons-le, est décédé en 1851. Simplement Timothy Spall a-t-il décidé d’esquisser, de composer un personnage tout comme, pour esquisser le portrait de Turner, Mike Leigh a dessiné une suite de saynètes/toiles d’une beauté renversante, éblouissante, captivante malgré la longueur du film, recourant à une lenteur finalement judicieuse pour nous  faire apprécier cet artiste comme un tableau qui n’offre pas d’emblée toutes ses richesses au regard mais se dévoile peu à peu, à l’image de cet éléphant à peine visible au premier regard sur cette toile de Turner.

Le film et le personnage se construisent de paradoxes : entre l’extrême sensibilité que cet homme met dans son art et la rudesse de ses manières, entre les tourments qu’il exprime dans ses toiles et ceux qu’il ne parvient pas à exprimer autrement, réussissant à peindre les tempêtes qui s’agitent sur les océans et dans son crane mais jamais à les expliciter. Mike Leigh s’est concentré sur les dernières années de l’existence du peintre britannique qui fut un artiste reconnu, membre apprécié quoique dissipé de la Royal Academy of Arts,  vivant entouré de son père (qui fut aussi son assistant), et de sa dévouée (c’est un euphémisme) gouvernante (fantastique Dorothy Atkinson). Un tableau d’autant plus intéressant que, au-delà de sa saisissante beauté picturale, le parallèle est évident entre l’artiste peintre et l’artiste cinéaste, en particulier lorsque celui-ci subit les sarcasmes de l’establishment. Toute relation avec la réalité serait évidemment purement fortuite.

Mike Leigh nous éclaire sur le travail de Turner tout en ne cherchant pas à rendre sympathique cet homme sombre et parfois même repoussant et glacial ou en tout cas incapable de s’exprimer autrement qu’au travers de ses toiles ou par des borborygmes « inhumains ». Ce film nous laisse avec le souvenir de peintures et de plans qui se confondent, en tout cas d’une beauté à couper le souffle, et le souvenir  de ce premier plan étincelant avec ce soleil prometteur, ce moulin, ces deux paysannes qui marchent  en parlant flamand tandis que seul et/ou isolé (Turner fait lui-même la distinction entre la solitude et l’isolement, sans doute ressent-il la première sans être victime du second), en marge de la toile/de l’écran le peintre s’adonne à son art, comme un miroir de celui qui le portraiture pour le cinéma (des « Ménines » de Velasquez version 21ème siècle, finalement). Un film et un personnages à la fois âpres, rudes et sublimes d’une belle exigence dans les nuances des âmes autant que dans celles des teintes et des peintures.

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Réalisé par  : Ruben AMAR et de Lola BESSISRetour ligne manuel
Pays  : FranceRetour ligne manuel Musique  : LA PLAGE, THE TOYS AND TINY INSTRUMENTS, Candace LEE et Penn SULTANRetour ligne manuel Durée  : 1h40Retour ligne manuel Date de sortie : 4 juin 2014Retour ligne manuel
SynopsisRetour ligne manuel Dans son petit appartement new-yorkais où il vit avec sa femme, Leeward, musicien talentueux et atypique, compose des morceaux à l’aide de jouets de sa fille de trois ans, Rainbow. Lilas, jeune vidéaste, traîne sa valide de squats d’artistes underground en galeries branchées, en espérant percer dans le milieu fermé de l’art contemporain. Leur rencontre pourrait bien les pousser à enfin accomplir leurs rêves…

AVANT-PREMIERES:

Avant-Première du film « WHIPLASH » (USA)
réalisé par Damien CHAZELLE, musique originale de Justin HURWITZ
(Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h46)

Avant-Première du film « 20.000 JOURS SUR TERRE » réalisé par Iain
FORSYTH & Jane POLLARD, musique et chansons de Nick CAVE (Brit.) (Sélection Officielle en compétition)
(Durée : 1h37)
Avant-Première du film « GOD HELP THE GIRL  » (USA) réalisé par Stuart
MURDOCH, musique et chansons du groupe BELLE AND SEBASTIAN (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h50)
Avant-Première du film « LES SOUVENIRS  » (Fr.) réalisé par Jean-Paul
ROUVE en présence de l’équipe du film  : Jean-Paul ROUVE, Annie CORDY (sous réserve), Mathieu SPINOSI, Michel BLANC, Chantal LAUBY, Audrey LAMY et du compositeur Alexis RAULT (hors compétition) (Durée : 1h32)

Avant-Première du film « MR. TURNER  » (Brit.) réalisé par Mike LEIGH,
musique originale de Gary YERSHON (Sélection Officielle en compétition)
(Durée : 2h30) -Gulf Stream-

Avant-Première du film « QU’ALLAH BENISSE LA France » (Fr.) en présence du réalisateur, chanteur et compositeur Abd AL MALIK (SélectionOfficielle en compétition) (Durée : 1h32)

RETROSPECTIVES:

Jeudi 20 Novembre à 14h30 au Gulf Stream
Projection du film « LA MELODIE DU BONHEUR » (Usa) réalisé par RobertRetour ligne manuel
WISE (Spécial 50ème Anniversaire), musique originale et chansons de Richard RODGERS (Durée : 2h54) -Gulf Stream-

Jeudi 20 Novembre à 17h30 au Gulf Stream
Projection du film « LE MAGICIEN D’OZ  » (Usa) réalisé par Victor FLEMING (Spécial 75ème anniversaire), musique originale de Harold ARLEN et chansons de Yip HARBURG (Durée : 1h38)

Samedi 22 Novembre à 19h30 au Gulf Stream

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Projection du film « Salaud on t’aime » (Fr.) en présence du réalisateur Claude LELOUCH et du compositeur FrancisLAI (Hommage) -Durée 2h04

Samedi 22 Novembre à 22h00 au Gulf Stream
Projection du film documentaire « D’UN FILM A L’AUTRE » (Fr.) en présence du réalisateur Claude LELOUCH et du compositeur FrancisLAI (Hommage) (Durée : 1h44)


Critique du documentaire « D’UN FILM A L’AUTRE »

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La semaine dernière, dans les locaux des Films 13 était organisée une projection du documentaire « d’Un film à l’autre » suivie d’un débat avec Claude Lelouch.

 

Le cinéma de Claude Lelouch a bercé mon enfance. D’ailleurs, moi dont la passion pour le cinéma a été exacerbée à et par Deauville, j’étais presque « condamnée » à aimer son cinéma indissociable de cette ville qu’il a magnifiquement immortalisée.

Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. Les adorateurs d’un côté qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois cruelle des hasards et coïncidences. Les détracteurs de l’autre qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces trois éléments comme le démontre magnifiquement de documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13.  Un documentaire qui résume un demi-siècle de cinéma du « Propre de l’homme » à « Ces amours-là ».

Ayant lu l’autobiographie de Claude Lelouch (« Itinéraire d’un enfant très gâté », Robert Laffont) que je vous recommande et ayant vu un grand nombre de ses films, j’ai néanmoins appris pas mal d’anecdotes et an ai réentendu d’autres comme l’histoire de la rencontre de ses parents auquel fera formidablement écho la remise de son Oscar des années plus tard (je vous laisse la découvrir si vous ne connaissez pas l’anecdote). Magnifique hasard à l’image de ceux qu’il met en scène.

Un parcours fait de réussites flamboyantes et d’échecs retentissants. « C’est plus difficile aujourd’hui de sortir d’un échec, aujourd’hui la terre entière est au courant. A l’époque, cela restait confidentiel. Derrière un échec on peut rebondir autant qu’on veut si on ne demande rien aux autres. Etant donné que j’ai toujours été un spécialiste du système D, j’ai toujours trouvé le moyen de tourner des films » a-t-il précisé lors du débat.

La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Canes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement! Film que Claude Lelouch a, comme souvent réalisé, après un échec. Ainsi le 13 septembre 1965, désespéré, il roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture,  elle  marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme », la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

 

Une histoire que vous redécouvrirez parmi tant d’autres comme les derniers instants de Patrick Dewaere,  et puis des tas d’autres hasards et coïncidences et d’histoires sur les uns et les autres que Lelouch nous raconte en voix off, avec passion et sincérité, comme un film, celui de son existence, une existence à 100 à l’heure, à foncer et ne rien regretter à l’image de son court-métrage «  C’était un rendez-vous » qui ouvre le documentaire. L’histoire d’une vie et une histoire, voire une leçon, de cinéma. Claude Lelouch souligne notamment l’importance de la musique tellement importante dans ses films : « L’image, c’est le faire-valoir de la musique ». « Chaque nouvelle invention modifie l’écriture cinématographique. Mes gros plans c’est ma dictature, et les plans larges c’est ma démocratie, et pas de plan moyen. » a-t-il précisé lors du débat. « Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui va très vite et on n’a plus le temps de lire le mode d’emploi alors que de mon temps on avait le temps de lire le  mode d’emploi mais il y a quelque chose qui n’a pas fait de progrès c’est l’amour.  La montée et la descente d’une histoire d’amour  m’ont toujours fasciné. »

 

Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même  n’avait « pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot,   Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ».

Quel bonheur de revoir Jean-Paul Belmondo, Jacques Villeret, Yves Montand, Annie Girardot,  Jean Louis Trintignant, Anouk Aimée, Fabrice Luchini Evelyne Bouix, Catherine Deneuve, Lino Ventura, Fanny Ardant,  Francis Huster, Alessandra Martines, tantôt irrésistibles ou bouleversants, parfois les deux, magnifiés par la caméra de Claude Lelouch qui sait si bien, par sa manière si particulière de tourner et surtout de diriger les acteurs, capter ces fameux fragments de vérités. « Les parfums de vérité plaisent au public français. Donner la chair de poule, c’est l’aristocratie de ce métier. » Comment ne pas être ému en revoyant Annie Girardot dans « Les Misérables » (qui lui vaudront ce César de la meilleure actrice dans un second rôle, en 1996, et sa déclaration d’amour éperdue au cinéma ), Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina dans « Itinéraire d’une enfant gâté » ? Des extraits comme autant de courts-métrages qui nous laissent un goût d’inachevé et nous donnent envie de revoir ses films.

 

« Il n’y a pas de vraies rencontres sans miracles » d’après Claude Lelouch et chacun de ces miracles en a donné un autre, celui du cinéma.  «L’idée était de raconter l’histoire des films 13 et comment je suis allée d’un miracle à l’autre car un film est toujours un miracle. »

 

Alors tant pis si une certaine critique continue de le mépriser (il y est habitué lui dont un critique clairvoyant disait à ses débuts  « Claude Lelouch… Souvenez-vous bien de ce nom. Vous n’en entendrez plus jamais parler.« )  voire les professionnels de la profession (cf son absence aux derniers César…) car  comme il le dit lui-même :  « Un seul critique qui compte sur moi, c’est le temps qui passe ».

Alors si comme moi, vous aimez le cinéma de Claude Lelouch et les fragments de vérités, si vous croyez aux  hasards et coïncidences, fussent-ils improbables, précipitez-vous pour (re)découvrir ce documentaire  qui est aussi la leçon d’une vie d’un homme  qui a su tirer les enseignements de ses succès et surtout de ses échecs et d’un cinéaste qui a tellement sublimé l’existence et les acteurs, ce dont témoigne chaque seconde de ce documentaire passionnant, itinéraire d’un enfant gâté, passionné fou de cinéma.

 

HOMMAGES ET MASTER-CLASSES

Vendredi 21 Novembre au Gulf Stream
16h30 MASTER CLASS : Bruno COULAIS (compositeur) et Christophe BARRATIER (réalisateur, scénariste du film « Les Choristes ») : « De Microcosmos aux Choristes » (rencontre avec le public animée par Stéphane LEROUGE) (Durée : 1h30) – Gulf Stream-

Dimanche 23 Novembre au Gulf Stream
15h00 MASTER CLASS : FRANCIS LAI (compositeur de musiques de films) & CLAUDE LELOUCH (réalisateur, scénariste, producteur) : « 50 ans de collaboration et d’amitié » (Hommage). Rencontre avec le public animée par Stéphane LEROUGE (Durée : 1h00)

Samedi 22 Novembre à Atlantia
20h30 CEREMONIE DE CLOTURE et de remise des Prix au Palais des congrès Atlantia en présence de l’ensemble du Jury et de nombreux guest. Hommage sur scène à Claude LELOUCH et Francis LAI (soirée présentée par Aïda TOUIHRI) suivie du concert « CINE MUSIQUE » joué par l’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE PRAGUE – KSO (Durée : 2h30) -Palais des congrès Atlantia-

Informations pratiques:

Vous pouvez d’ores et déjà suivre le festival sur twitter ( @Festivallabaule ), sur Facebook ( https://www.facebook.com/festivalLaBaule?fref=ts ), sur instagram (@festivallabaule) mais aussi sur youtube ( www.youtube.com/channel/UCzRgh6ZYLkreYFGRjjt21Dw  ).

 Découvrez aussi le site officiel du festival http://www.festival-labaule.com/fr/.

Retrouvez également mes bonnes adresses à La Baule sur mon autre site http://inthemoodforhotelsdeluxe.com :

Le restaurant Le Ponton de l’hôtel Royal Thalasso Barrière

-L’hôtel Royal Thalasso-Barrière (fermé pendant le festival)

PROGRAMME COMPLET AVEC LES HORAIRES DES FILMS

Toutes les projections auront lieu au cinéma le Gulf Stream de la Baule et seront gratuites y compris les avant-premières (seule la soirée de clôture et le concert « Ciné Musique » seront sur réservation et billeterie : http://billetterie.atlantia-labaule.com/ JEUDI 20 NOVEMBRE 

Après midi spéciale « Comédie Musicales d’Hollywood »

14h30 Projection du film « LA MELODIE DU BONHEUR » (Usa) réalisé par Robert WISE (Spécial 50ème Anniversaire), musique originale et chansons de Richard RODGERS (Durée : 2h54) -Gulf Stream-

17h30 Projection du film « LE MAGICIEN D’OZ  » (Usa) réalisé par Victor FLEMING (Spécial 75ème anniversaire), musique originale de Harold ARLEN et chansons de Yip HARBURG (Durée : 1h38) -Gulf Stream-

Soirée d’ouverture du Festival, spécial « Nuit de la batterie »

20h SOIREE D’OUVERTURE au Gulf Stream- en présence des membres du Jury : Jean BECKER (Président), Alain CHAMFORT, Zoé FELIX, Marco PRINCE, Natacha REGNIER suivi de la projection en avant-Première du film « WHIPLASH » (USA) réalisé par Damien CHAZELLE, musique originale de Justin HURWITZ (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h46) -Gulf Stream-

 

VENDREDI 21 NOVEMBRE

11h Projection du film « EDEN » (Fr.) réalisé par Mia HANSEN-LOVE (film inédit) Musique des DAFT PUNK (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 2h10) -Gulf Stream-

14h30 Avant-Première du film « 20.000 JOURS SUR TERRE » réalisé par Iain FORSYTH & Jane POLLARD, musique et chansons de Nick CAVE (Brit.) (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h37) -Gulf Stream-

16h30 MASTER CLASS : Bruno COULAIS (compositeur) et Christophe BARRATIER (réalisateur, scénariste des films « Les Choristes », « Microcosmos »). Rencontres avec le public – Animé par Stéphane LEROUGE (Durée : 1h30) – Gulf Stream-

18h Avant-Première du film « QU’ALLAH BENISSE LA France » (Fr.) en présence du réalisateur, chanteur et compositeur Abd AL MALIK (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h32) -Gulf Stream-

19 h Projection des « COURTS METRAGES DES TALENTS DE L’ADAMI 2014  » (cette année le thème choisi est le film musical) : « Office du Tourisme » réalisé par Benjamin BIOLAY / « Où elle est maman ? » réalisé par Olivia RUIZ / « Pim-Poum le petit panda » réalisé par Alexis MICHALIK / « La Nouvelle musique » réalisé par François GOETGHEBEUR & Nicolas LEBRUN / « Un conte de la goutte d’or » réalisé par Dyana GAYE // En présence du producteur Dominique BESNEHARD (sous réserve) et d’une partie des équipes des films (Durée : 1h10) -Gulf Stream

Soirée « L’invité du festival  » : Jean Paul ROUVE

21h Avant-Première du film « LES SOUVENIRS  » (Fr.) réalisé par Jean-Paul ROUVE en présence de l’équipe du film : Jean-Paul ROUVE, Mathieu SPINOSI, Michel BLANC, Chantal LAUBY, Audrey LAMY et du compositeur Alexis RAULT (hors compétition) (Durée : 1h32) au Gulf Stream-

Bande-annonce : Les Souvenirs – Making Of VF par PremiereFR

23h Projection du film « PODIUM » (Fr.) réalisé par Yann MOIX, musique de Jean-Claude PETIT (« L’Invité du Festival » : Jean-Paul Rouve) (Durée : 1h35) -Gulf Stream-

 

 SAMEDI 22 NOVEMBRE

11h00 Avant-Première du film « GOD HELP THE GIRL  » (USA) réalisé par Stuart MURDOCH, musique et chansons du groupe BELLE AND SEBASTIAN (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h50) -Gulf Stream-

14h30 Avant-Première du film « MR. TURNER  » (Brit.) réalisé par Mike LEIGH, musique originale de Gary YERSHON (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 2h30) -Gulf Stream-

15h00 Concert « CINE MUSIQUE  » (Durée : 2h) – à Atlantia – (voir Billetterie Atlantia)

17h30 Projection du film « SWIM LITTLE FISH SWIM » (Fr.) en présence du réalisateur Ruben Amar et de Lola Bessis, co-réalisatrice et actrice principale (musique originale LA PLAGE, THE TOYS AND TINY INSTRUMENTS, CANDACE LEE et PENN SULTAN) (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h40) -Gulf Stream-

 

19h30 Projection du film « SALAUD ON T’AIME  » Durée 2h04 au Gulf Stream

Critique de SALAUD, ON T’AIME de Claude Lelouch

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Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. D’un côté, les adorateurs du cinéaste qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, ses aphorismes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois terrible des hasards et coïncidences. De l’autre, ses détracteurs qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Avec « Roman de gare », les seconds s’étaient rapprochés des premiers, mais pour cela il aura auparavant fallu que le film soit au préalable signé d’un autre nom que le sien. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace, de liberté et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces quatre éléments comme le démontre magnifiquement le documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13. Un documentaire qui résume un demi-siècle de cinéma du « Propre de l’homme » à « Ces amours-là ».

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La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement ! L’histoire de la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires. A chaque fois que je le revois (et je ne les compte plus !), je suis frappée par son étonnante modernité, notamment dans le montage avec les alternances de noir et blanc et de couleurs qui jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse. Je suis aussi toujours frappée par cette photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville (et qui n’est certainement pas étrangère à mon coup de foudre pour le lieu en question) filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d’Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch. Et puis le célèbre « Montmartre 1540 » prononcé par la voix inimitable de Jean-Louis Trintignant. Mais, je m’égare…

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Avec sa dernière fiction, « Ces amours-là », Lelouch signait une fresque nostalgique, une symphonie qui s’achevait sur une note d’espoir, la bande originale de son existence cinématographique (qui évitait l’écueil du narcissisme) en guise de remerciements au cinéma, à la musique, à son public, à ses acteurs. Un film qui mettait en exergue les possibles romanesques de l’existence. Un film jalonné de moments de grâce, celle des acteurs avant tout à qui ce film était une déclaration d’amour émouvante et passionnée.

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Cette dernière réalisation qu’est « Salaud, on t’aime » se rapproche peut-être davantage de « Itinéraire d’un enfant gâté », du moins en ce qu’elle raconte l’histoire d’un homme à l’automne de sa vie, un autre « enfant gâté » qui est peut-être passé à côté de l’essentiel et qui, contrairement au film précité, ne va pas fuir sa famille, mais au contraire tenter de la réunir.

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Jacques Kaminsky (Johnny Hallyday) est ainsi un photographe de guerre et père absent, qui s’est plus occupé de son appareil photo (enfin plutôt de son impressionnante collection d’appareils photos) que de ses 4 filles (de 4 mères différentes) nommées Printemps (Irène Jacob), Eté (Pauline Lefèvre), Automne (Sarah Kazemy –révélée par le magnifique « En secret » de Maryam Keshavarz ) et Hiver (Jenna Thiam). Avec l’espoir de les réunir, il décide d’acquérir une maison dans les Alpes dont il tombe amoureux en même temps que de celle qui la lui fait visiter, Nathalie Béranger (Sandrine Bonnaire). Tout va se compliquer encore un peu plus quand son meilleur ami, Frédéric Selman (Eddy Mitchell) va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un terrible mensonge.

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Avec « Salaud, on t’aime », Claude Lelouch signe son 44ème film. Les réalisations et les années n’ont pourtant pas entamé la jeunesse et la modernité de son cinéma. Ni la curiosité, l’admiration, la fascination avec lesquelles il regarde et révèle les acteurs. Les acteurs et la vie qu’il scrute et sublime. Dès ce premier plan avec le beau visage buriné de Johnny Hallyday et derrière lui les pages d’un livre (écrit par sa fille) qui se consume, j’étais déjà happée. Et les pages de cet autre livre qui se tournent et montrent et rendent hommage au photographe de guerre qu’est Kaminsky, à tous les photographes de guerre et aux horreurs (et quelques bonheurs) de l’Histoire qu’ils ont immortalisées, souvent au péril de leur vie. Deux livres. Deux faces d’un même homme. Peut-être un peu le double de Claude Lelouch qui fut lui-même photographe de guerre à ses débuts.

Dès les premiers plans du film règne à la fois une atmosphère tranquille et inquiétante à l’image de celle de cette maison gardée par un aigle majestueux, sublime, clairvoyant, là comme une douce menace, comme si tout pouvait basculer d’un instant à l’autre dans le drame ou le thriller. Le cinéma de Claude Lelouch ne rentre dans aucune case, situé à la frontière des genres. Ou si: il rentre dans un genre, celui d’un film de Lelouch, tout simplement. Et c’est ce que j’aime par-dessus tout : celle liberté, cet atypisme que j’ai retrouvés dans ce film. Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même n’avait « pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot, Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ». Et tous ceux qui M’ont fait aimer le cinéma.

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A l’image de ses autres films, sans doute celui-ci agacera-t-il ses détracteurs pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles il m’a enchantée. Ses citations sur la vie, la mort, l’amour, l’amitié :

– « Un ami c’est quelqu’un qui te connait très bien et qui t’aime quand même »,

-« Qu’est-ce que vous préférez le plus au monde, à part votre appareil photo ? Le juste milieu. L’équilibre. Vous savez comme ces types qui viennent de traverser le Grand Canyon sur un fil. »

C’est d’ailleurs ce qui pourrait définir le cinéma de Lelouch. Et ce film. La vie aussi. Et ce qui les rend si singuliers, palpitants et attachants. Cette impression d’être sur un fil, sur le fil, au bord du précipice.

Comme toujours chez Claude Lelouch, la musique est judicieusement choisie entre le sublime jazz d’Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, la chanson « Les eaux de mars » de Georges Moustaki, ou encore les « Quatre saisons » de Vivaldi repris par les compositeurs du film, le fidèle Francis Lai et Christian Gaubert.

Et puis il y a les acteurs. Ces acteurs que la caméra de Lelouch aime, scrute, sublime, magnifie, révèle, caresse presque. D’abord, Johnny Hallyday qui n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour être ce personnage. Son visage et sa prestance racontent déjà une histoire. Il n’a pas besoin d’en faire ou dire beaucoup pour imposer son personnage grâce à sa forte personnalité, un mélange de douceur, de douleur, de force, de fragilité, de liberté, d’humanité, de rudesse et de tendresse. Et pour l’avoir vu (et revu) sur scène, que ce rôle lui ait été attribué me semble une évidence tant il est et joue sur scène et sait capter et captiver l’attention d’un regard. Leconte dans « L’homme du train » (à mon avis le meilleur film avec Johnny Hallyday) avait déjà compris cet énorme potentiel. Johnny Hallyday avait d’ailleurs déjà tourné sous la direction de Claude Lelouch en 1972 pour « L’Aventure c’est l’Aventure » où il jouait son propre rôle aux côtés de Lino Ventura et Jacques Brel. Ce rôle de Kaminsky semble avoir été écrit pour lui et pourtant il n’était initialement pas pressenti pour jouer le rôle principal de « Salaud, on t’aime ». Le plus sidérant est que Lelouch a dû l’imposer: « Aucune chaîne de télévision ne voulait faire un film avec Johnny et moi, aucune assurance n’a voulu nous suivre, les coproducteurs, les distributeurs, tout le monde s’est montré frileux. » Il y a eu Annie Girardot dans « Les Misérables », Jean-Paul Belmondo dans « Itinéraire d’une enfant gâté » Tant d’autres… Il y aura désormais Johnny Hallyday dans « Salaud, on t’aime ». De fortes personnalités qui, plus que d’incarner des rôles, les imprègnent et les révèlent. Les réveillent même.

A ses côtés, il y a Sandrine Bonnaire avec qui il forme un couple évident. Solaire Sandrine Bonnaire avec son sourire lumineux et empathique et dont on comprend qu’il en tombe immédiatement amoureux.

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Et puis les 4 « saisons » dont la photographie reflète judicieusement les caractères au premier rang desquelles Jenna Thiam (Hiver Kaminsky), révélation du film à qui sont dévolues les plus belles partitions. Le temps d’un dialogue dans une voiture qui pourrait constituer à elle seule un court-métrage, Lelouch nous montre quel directeur d’acteurs et quel conteur d’histoire il est. Les « seconds » rôles ne sont pas en reste : Isabelle de Hertogh, Rufus, Agnès Soral, Valérie Kaprisky, Jacky Ido, Antoine Duléry…

Enfin, dernier personnage ici (et non des moindres !): la nature, sublime et sublimée elle aussi, à laquelle ce film est aussi un véritable hymne et qui varie subtilement au gré des saisons.

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« Chaque nouvelle invention modifie l’écriture cinématographique. Mes gros plans c’est ma dictature, et les plans larges c’est ma démocratie, et pas de plan moyen. » avait-il dit lors du débat succédant à la projection du documentaire « D’un film à l’autre ». Ce nouveau film ne déroge pas à la règle. Une scène de repas est ainsi particulièrement réussie me faisant songer à celles qu’affectionnait Claude Sautet qui lui aussi aimait tant ces scènes mais aussi, comme Lelouch, raconter la vie. Notre vie.

Ce film comme chaque film de Lelouch comporte quelques scènes d’anthologie. Celle pendant laquelle les deux amis Kaminsky/Johnny et Selman/ Eddy refont « Rio Bravo » est un régal. Mais aussi, à l’opposé, ce brusque basculement du film (que je ne vous révélerai évidemment pas) qui m’a bouleversée. Il n’y a que lui pour oser. De même qu’il n’y a que lui pour oser appeler les 4 filles d’un personnage Printemps, Eté, Automne et Hiver. Et ce sont cette liberté presque irrévérencieuse, cette audace, qui me ravissent. Dans la vie. Au cinéma. Dans le cinéma de Lelouch qui en est la quintessence. La quintessence des deux.

Lelouch, dans ce nouveau film coécrit avec Valérie Perrin, raconte la vie, avec tout ce qu’elle comporte de beauté tragique ou de belle cruauté, de douleurs ineffables aussi, ses paradoxes qui la rendent si fragile et précieuse. En quelques plans, ou même en un plan d’une silhouette, il exprime la douleur indicible de l’absence. Mais c’est aussi et avant tout un film magnifique sur l’amitié et ses mensonges parfois nécessaires, sur le le pardon aussi…sans oublier ces « hasards et coïncidences » qu’affectionne le cinéaste. Ce hasard qui « a du talent » à l’image de celui qui en a fait un de ses thèmes de prédilection. Malgré son titre, peut-être son film le plus tendre, aussi.

Je ne sais pas si le cinéma comme « le bonheur, c’est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films nous la font voir en gros plans majestueux, parfois sans fards, avec une redoutablement sublime vérité, et qui nous la font aimer ardemment. Et ce nouveau film porté par des acteurs solaires, un montage ingénieux, une musique judicieuse, une photographie émouvante ne déroge par à la règle. Le juste milieu entre légèreté et gravité. Les fragments de vérité et les fragments de mensonges. La vie et le cinéma.

20h30 CEREMONIE DE CLOTURE et de remise des Prix au Palais des congrès Atlantia en présence de l’ensemble du Jury et de nombreux invités. Hommage sur scène à Claude LELOUCH et Francis LAI (soirée présentée par Aïda TOUIHRI) suivie du concert « CINE MUSIQUE » à 21H joué par l’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE PRAGUE – KSO avec la participation de Francis HUSTER (Durée : 2h30) -Palais des congrès Atlantia- 

(Pour participer à la cérémonie de clôture du Festival vous devez être muni de place pour assister au concert CINE MUSIQUE -Achat sur la billeterie d’Atlantia ou à l’Office de Tourisme de la Baule)

22h Projection du film documentaire « D’UN FILM A L’AUTRE » (Fr.) en présence du réalisateur Claude LELOUCH et du compositeur Francis LAI (Hommage) (Durée : 1h44) -Gulf Stream-

DIMANCHE 23 NOVEMBRE

10h30 Projection du film « Le Chant de la mer » -Durée 1h23 – Au Gulf Stream

12h00 à 13h15  RENCONTRES AVEC LES PERSONNALITES AU MARCHE DE LA BAULE & ANNIVERSAIRE LES 10 ANS DU FILM « LES CHORISTES » (en présence d’une partie de l’équipe du film) -gratuit et ouvert au public- (Durée : 1h30) – Marché de la Baule.

15h MASTER CLASS : FRANCIS LAI (compositeur de musiques de films) & CLAUDE LELOUCH (réalisateur, scénariste, producteur) : « 50 ans de collaboration et d’amitié  » (Hommage). Rencontres avec le public animées par Stéphane LEROUGE (Durée : 1h00) -Gulf Stream-

16h30 Projection du moyen-métrage « LES LIMITES  » (Fr.) en présence de la réalisatrice et actrice principale Laura PRESGURVIC, du compositeur Gérard PRESGURVIC et des acteurs Thierry GODARD, Michel BOUJENAH (sous réserve), Philippe LELOUCH et Christian VADIM (hors compétition) (Durée : 23 mn) -Gulf Stream

17h00 Avant-Première du film « GOD HELP THE GIRL  » (USA) réalisé par Stuart MURDOCH, musique et chansons du groupe BELLE AND SEBASTIAN (Sélection Officielle en compétition) (Durée : 1h50) -Gulf Stream- 17 h30  Projection des « COURTS METRAGES DES TALENTS DE L’ADAMI 2014  » (cette année le thème choisi est le film musical) : « Office du Tourisme » réalisé par Benjamin BIOLAY / « Où elle est maman ? » réalisé par Olivia RUIZ / « Pim-Poum le petit panda » réalisé par Alexis MICHALIK / « La Nouvelle musique » réalisé par François GOETGHEBEUR & Nicolas LEBRUN / « Un conte de la goutte d’or » réalisé par Dyana GAYE Soirée Spéciale »10 ans des Choristes » 19h Projection Anniversaire du film « Les Choristes » réalisé par Christophe Barratier en présence de Christophe Barratier, Jean Baptiste Maunier et Bruno Coulais.

21H Projection du film « Les Choristes, histoire d’un succès » : Durée : 52 mn au Gulf Stream

Et, pour finir, quelques-uns de mes clichés pris à La Baule au fil des ans…:

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Sandra Mézière

Blogueuse et romancière. Diplômée en droit, sciences politiques, médiation culturelle (mémoire sur le cinéma avec mention TB) et d'un Master 2 professionnel de cinéma. 15 fois membre de jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d'écriture). 22 ans de pérégrinations festivalières. Blogueuse depuis 14 ans. Je me consacre aujourd'hui à ma passion, viscérale, pour le cinéma et l'écriture par l'écriture de 7 blogs/sites que j'ai créés ( Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodforcinema.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforhotelsdeluxe.com, Inthemoodforluxe.com... ), de romans, de scénarii et de nouvelles. en avril 2016, a été publié mon premier roman au cœur des festivals de cinéma, aux Editions du 38: "L'amor dans l'âme" et en septembre 2016, chez le même éditeur, mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles". Pour en savoir plus sur mon parcours, mes projets, les objectifs de ce site, rendez-vous sur cette page : http://inthemoodforfilmfestivals.com/about/ et pour la couverture presse sur celle-ci : http://inthemoodforfilmfestivals.com/dans-les-medias/ . Je travaille aussi ponctuellement pour d'autres médias (Clap, Journal de l'ENA, As you like magazine etc) et je cherche également toujours à partager ma passion sur d'autres médias. Pour toute demande (presse, contact etc) vous pouvez me contacter à : sandrameziere@gmail.com ou via twitter (@moodforcinema, mon compte principal: 5400 abonnés ). Vous pouvez aussi me suivre sur instagram (@sandra_meziere).

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